Tunisia 2020 : L’Algérie, la France et le Qatar d’accord sur la nécessité de soutenir la Tunisie

L’abdication de l’Emir du Qatar, Hamad, en faveur du prince Tamim, son fils cadet, associée à l’élection de Donald Trump comme président des Etats-Unis, ainsi que le choix porté par les Français sur la personne de François Fillon aux élections primaires de la droite tenues tout récemment auront au moins servi à quelque chose: un changement de position pour ce qui est des orientations géopolitiques des pays cités plus haut. L’islam politique a perdu de son superbe et la plupart des partenaires de la Tunisie sont au moins tous d’accord sur un point: la nécessité de soutenir la Tunisie, économiquement, pour qu’elle puisse faire face à la montée de l’extrémisme et de la violence.

«La France est totalement engagée aux côtés de la Tunisie», a déclaré Manuel Valls, Premier ministre français, à l’ouverture de la Conférence internationale sur l’investissement “Tunisie 2020“. Il a affirmé que l’AFD débloquera, jusqu’en 2020, 250 millions d’euros chaque année au profit de projets de développement à réaliser en Tunisie. «La France fait confiance à la Tunisie qu’on ne laissera pas seule. La jeunesse tunisienne a besoin de perspectives. La réussite de la transition démocratique n’est pas seulement celle de la Tunisie mais également celle de la Méditerranée et de toute l’Europe…», a-t-il affirmé.

D’ailleurs, la BEI a doublé son programme sur la Tunisie en fixant le montant des prêts à 2,5 milliards d’euros.

Pour sa part, le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, n’a pas manqué à son tour de réaffirmer le soutien indéfectible de l’Algérie à la Tunisie pour que celle-ci puisse dépasser cette phase cruciale de sa transition démocratique: «Nous avons toujours été présents pour la Tunisie et notre engagement envers elle est inconditionnel. Nous ne nous en sommes jamais désolidarisés aussi bien sur le plan sécuritaire qu’économique. L’accord commercial privilégié a été concrétisé et nous comptons renforcer les investissements algériens ainsi que les partenariats entre investisseurs tunisiens et algériens. Nous ne doutons pas de la capacité de la Tunisie à dépasser ce cap difficile et à s’investir dans la construction du Grand Maghreb».

Le prince Tamim du Qatar a, de son côté, insisté sur l’importance de l’essor économique dans la lutte contre toute forme d’extrémisme: «C’est le désespoir qui nourrit les extrémismes. Nous tenons à soutenir la Tunisie dans la réalisation de ses objectifs pour ce qui est d’une relance économique rapide. La prévention par la mise en place d’un cadre socioéconomique adéquat est le meilleur moyen pour lutter contre la montée de la violence. La Tunisie est un pays pluraliste où tous les courants politiques peuvent s’exprimer. C’est ce qui nous encourage à faire un don de 1,250 milliard de dollars à la Tunisie».

A.B.A