Radhi Meddeb, hommes d’affaires et président directeur général de Comete Engineering , dont la société s’est associée au groupement Arjil Groupe Altium et Jeune Afrique Events pour l’organisation de la Conférence internationale sur l’investissement “Tunisia 2020”, livre à l’Agence TAP son appréciation des résultats de cette manifestation.
Tout d’abord, M. Meddeb souligne que ce grand forum est une première dans l’histoire de la Tunisie, soulignant que des participants ont affirmé que cette manifestation aurait dû être organisée bien avant, alors que d’autres estiment que le moment n’était pas encore opportun et qu’il est toujours temps de s’occuper de la situation économique, la principale raison du soulèvement des jeunes et de la population au moment de la révolution décembre 2010/janvier 2011.
Et le patron de Comete Engineering de rappeler que “pendant six ans, nous avons réédifié les institutions de l’Etat qui est maintenant doté d’une Constitution saluée par la communauté internationale et qualifiée d’exemplaire. Nous avons ainsi enregistré une avancée dans la refonte institutionnelle et politique du pays, mais peu d’intérêt a été accordé à l’économie. Il est donc temps de s’en préoccuper”.
Concernant la participation à cette manifestation, il la juge “importante”, en ce sens que “70 pays ont été représentés au plus haut niveau de l’exécutif -chefs de gouvernement, chefs d’Etat, ministres, responsables politiques- mais aussi des institutions économiques et financières internationales -Banque mondiale, Fonds monétaire international, Banque européenne d’investissement, Fonds arabe de développement économique et social…”.
A propos des annonces faites par les bailleurs de fonds pendant cette conférence, Radhi Meddeb souligne que “les financements octroyés ont été au niveau des attentes puisque la valeur globale des sommes annoncées est estimée, selon un premier décompte, à 16 ou 17 milliards de dollars. C’est important, car la Tunisie a besoin de ce soutien”.
Maintenant quant au comment assurer l’utilisation à bon escient de ce montant, il affirme que “les enveloppes promises serviront à financer des projets précis, à l’instar des conventions conclues avec la BEI et l’AFD pour des montants très respectables…”.
Ceci dit, M. Meddeb appelle à “… assurer le suivi de toutes ces ressources octroyées, de manière à ce qu’elles aboutissent à des engagements réels et se concrétisent dans les années à venir par leur déboursement en faveur de l’économie tunisienne”. Et d’ajouter: “ces déclarations et annonces faites par les bailleurs de fonds restent tributaires de la capacité de la Tunisie à réaliser les réformes engagées. Il s’agit d’un contrat gagnant- gagnant qui implique les uns et les autres, la partie tunisienne en premier lieu avec des droits et des devoirs pour mener à bien les réformes non pas pour satisfaire les bailleurs de fonds internationaux mais pour créer les modalités et l’environnement favorable à un investissement fiable en Tunisie…”.
De ce point de vue, le P-dg de Comete Engineering invite les autorités tunisiennes à “préparer des études de faisabilité environnementales techniques, financières et institutionnelles de tous les projets qui ont été présentés à nos partenaires”. Car, “les déclarations sont un bon signal, mais pour les concrétiser, il faut présenter du concret aux bailleurs de fonds”.