L’examen des résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat, à fin octobre 2016, fait apparaître une détérioration du déficit budgétaire (3 708 millions de dinars contre 1527 MD au cours de la même période de l’année 2015), à cause de l’accélération des dépenses hors principal de la dette à un rythme plus élevé que celui des recettes propres.
Selon le rapport que vient de publier la Banque Centrale de Tunisie sur “les évolutions économiques et monétaires en Tunisie et les perspectives à moyen terme”, à fin octobre 2016, les dépenses de fonctionnement se sont accrues de 8,7% durant cette période (contre 7,1% une année auparavant), portant la marque de l’accélération des dépenses de rémunération (+16,8% contre +11,3%).
Baisse de 30% des dépenses de subvention
En revanche, les dépenses de subvention se sont établies à un niveau nettement inférieur à celui de 2015 (-30%) et ont concerné exclusivement les produits de base et le transport.
Par ailleurs, on notera une nette reprise des dépenses en capital (titre II) qui est due, principalement, à l’accélération de l’exécution des projets d’investissement. S’agissant des ressources propres de l’Etat, elles se sont accrues durant les dix premiers mois de 2016 (+3,6% contre +1,6%), tout en demeurant en deçà du taux de progression prévu dans la loi des finances 2016 (LF2016), soit 12,4% sur l’ensemble de l’année. Cette évolution émane d’une hausse exceptionnelle des recettes non fiscales (cession de la licence 4G pour un montant de 471 MD).
En revanche, les recettes fiscales ont quasiment stagné (0,1% à comparer au taux de 11,4% prévu dans la LF2016). Cette évolution est, essentiellement, imputable à la faible performance des impôts sur les sociétés (notamment les sociétés pétrolières). Le financement du déficit durant les dix premiers mois de 2016 a été assuré grâce à un recours plus intensif au financement intérieur par rapport à celui prévu par la LF 2016.