Les représentants de 13 pays méditerranéens, membres du Réseau d’information agricole en Méditerranée (MED-Amin-Mediterranean Agricultural Information Network), se sont réunis, mercredi à Tunis, dans le cadre de la 4ème réunion de ce réseau méditerranéen, lequel vise à développer la compréhension mutuelle des pays méditerranéens, afin de fournir une plus grande transparence et une information de plus grande qualité sur les marchés alimentaires méditerranéens et sur les marchés céréaliers dans le monde, pour relever le défi de la sécurité alimentaire.
Ce conclave de deux jours (7-8 décembre 2016), sous l’égide du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM), vise à présenter les systèmes d’alerte rapide concernant les fluctuations des prix des céréales, de partager les savoirs, les méthodologies et les données ayant trait à cette filière stratégique pour l’ensemble des pays méditerranéens, dans lesquels les céréales constituent un produit stratégique depuis plusieurs années.
Les réunions du réseau revêtent aussi une grande importance dans la mesure où, elles aident, à travers des “résumés de politiques”, dans la prise de décision en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle qui montre tout l’intérêt d’une bonne base d’information pour agir en faveur de la sécurité alimentaire. Les décideurs sont, ainsi, les premiers bénéficiaires de ces cycles d’information sur les marchés céréaliers.
En effet, le réseau MED-Amin a été lancé officiellement par les ministres de l’Agriculture des 13 Etats membres du CIHEAM lors de la 10ème réunion ministérielle tenue à Alger en février 2014. “L’intitulé de ce réseau est un signal fort lancé par les pays, car l’adjectif “amin” en arabe renvoie à la notion de “confiance””.
Durant les quartes réunions précédentes, dont la dernière a été organisée à Rome, Med-AMin a franchi des pas sur la voie de l’harmonisation des données recueillies pour leur analyse, la réalisation de bilans céréaliers sur la base des années commerciales nationales.
Pour mémoire, la région Afrique du Nord – Moyen-Orient est la première région importatrice au monde de céréales (environ 30% des imports mondiaux). Les céréales constituent également des produits sujets aux échanges: la part de la production qui se retrouve dans le commerce international va de 8% pour le riz, à 10% pour le maïs, 15% pour l’orge et jusqu’à 20% pour le blé. Il est ainsi de première importance pour les pouvoirs publics d’être informés le mieux possible sur les marchés de ces produits vitaux pour leurs populations et pour la stabilité des pays.
La Tunisie, qui abrite cette rencontre d’envergure, est très intéressée par les tendances des marchés des céréales. Le pays a connu, durant les deux dernières années, des difficultés dues à la baisse de la production, l’augmentation de l’importation de ces denrées pour répondre aux besoins du marché national atteignant chaque année environ 2 millions de tonnes entre blé dure, blé tendre et l’orge et le déficit hydrique, a indiqué Taoufik Saidi, président directeur général de l’Office des céréales.
Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques, chargé de la Production agricole, Omar El Behi, a souligné à cette occasion l’importance de revoir les politiques d’importation, de stockage et de prévision dans ce secteur afin d’optimiser les achats en céréales, indiquant que le défi majeur dans ce secteur demeure l’instabilité des marchés mettant en accent l’impératif de se prémunir de cette instabilité en sécurisant davantage les approvisionnements nationaux en blé tendre et en révisant les politiques actuelles mises en place.