4.319 entreprises manufacturières de plus de 10 emplois ont fermé, entre 2005 et juin 2016, causant la perte de près de 250 mille emplois, c’est-à -dire à raison de 400 entreprises fermées et 25.000 emplois perdus en moyenne par an, a montré une étude de l’APII (Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation).
La fermeture des entreprises est expliquée par “le faible pouvoir compétitif des petites et moyennes entreprises” (catégorie la plus touchée par la fermeture) et aussi par “les difficultés de liquidité et des problèmes d’accès aux marchés financiers”. La raison de ce phénomène réside également, dans la frilosité des investissements étrangers qui se détournent du pays, sous l’effet du moindre risque économique, social ou politique.
La plupart des entreprises fermées opèrent dans le secteur du Textile-Habillement et Cuir, soit 59% des sociétés sur la période 2005-2015, suivies par les Industries mécaniques et électriques avec 13%, précise l’étude qui a traité de deux volets : la fermeture des entreprises et les projets déclarés mais non réalisés.
En ce qui concerne la répartition régionale, 47% des entreprises fermées sont situées dans le centre-est et 27% au sud, indique l’étude, relevant que la fermeture des entreprises a touché toutes les régions et elle a concerné essentiellement, les petites et moyennes entreprises (PME).
“L’impact de la révolution a été ressenti aussi, au niveau de la création des nouvelles entreprises manufacturières dont la moyenne par an en nombre est passée de 470 sur la période 2005-2011 à 292 sur la période 2012-2015 enregistrant ainsi une baisse d’environ 40%”.
Cette baisse au niveau du nombre de création d’entreprise est accompagnée par une diminution au niveau de la moyenne annuelle des emplois créés qui est passé de 33000 emplois créés par an à 16.000 emplois.
L’étude a dégagé un résultat très marquant concernant le taux élevé (60%) de fermeture des entreprises avant d’atteindre l’âge de 10 ans. “Nous pouvons prévoir une baisse de la part de la valeur ajoutée industrielle au niveau du PIB tunisien”, constatent ses auteurs.
Cette première phase de l’étude sera couronnée par un Benchmark avec des pays de référence (Maroc, Turquie, Roumanie et France) dans l’objectif de dégager des réformes d’amélioration du climat d’affaires et des dispositifs d’appui à la création et à la pérennité des entreprises. A la fin de cette étude des recommandations seront dégagées pour la mise en Å“uvre de cet objectif. avec une feuille de route précisant les actions, le timing, le budget…