Le manque de préparation du parc du transport urbain des voyageurs et l’inadéquation du système portuaire aux exigences du trafic commercial, outre l’absence de mesures efficientes pour la rationalisation de l’énergie et la limitation des émanations polluantes de gaz, sont les principales problématiques évoquées dans le livre blanc du secteur du transport.
Au cours d’une conférence de presse, tenue mardi, pour présenter ledit livre, élaboré par la Banque mondiale (BM) en collaboration avec les structures du ministère, le ministre du Transport, Anis Ghédira, a expliqué que ce document stratégique vise à réformer la logistique du secteur du transport afin qu’elle réponde aux besoins de l’étape prochaine, à travers le diagnostic de la situation du secteur, la présentation d’un ensemble de propositions et l’élaboration d’un programme d’action à l’horizon 2030.
Le ministre a souligné, à cette occasion, le démarrage de l’exécution de certaines recommandations, depuis la parution de la première copie de ce livre en février 2016. Cela s’est traduit par l’amélioration du rendement des ports, notamment celui de Rades qui fonctionne depuis cinq ans avec zéro bateau en attente afin de renforcer la compétitivité des marchandises tunisiennes et l’exportation, en plus de la consolidation du parc des bus moyennant l’acquisition de bus usagés et la conclusion de l’accord d’achat de 1108 nouveaux bus de fabrication tunisienne devant entrer en exploitation à partir du mois de mars 2017.
IL a précisé que le ministère est à la recherche d’un investisseur pour la réalisation du projet en eaux profondes d’Enfidha au financement duquel l’Etat contribuera à hauteur de 2200 millions de dinars, indiquant que plus de 40% du budget du ministère du transport ont été consacrés aux projets ferroviaires, à l’instar du projet de liaison entre Sousse et Kasserine via Kairouan et Sidi Bouzid dont une partie sera réalisée dans le cadre du plan quinquennal de développement 2016-2020, outre le projet de la ligne ferroviaire entre Gabès et Médenine pour désenclaver les régions.
Le ministre a évoqué la possibilité du démarrage du projet du réseau ferroviaire rapide (RFR) à Tunis en octobre 2018, lequel permettra de transporter plus de 600 mille citoyens par jour, sachant que le système du transport en Tunisie assure le transport de plus de 1 million de citoyens pendant les heures de pointe.
Le livre blanc stipule également la nécessité de créer une structure exécutive unique pour préparer la politique générale de la sécurité des routes, la restructuration du nouveau système de gestion et de contrôle des sociétés nationales et régionales du transport, tout en activant la publication des textes d’application de la loi 33 parue en 2004 et relative à l’organisation du transport terrestre.
La représentante de la BM à Tunis, Eileen Murray, a indiqué, de son côté, que le choix de la banque, s’agissant du type de projets que l’institution financière réalisera dans le secteur du transport est lié à la parution du livre blanc en 2017 et les négociations qui seront menées avec plusieurs parties qui ont montré leur intérêt pour la Tunisie au cours de la conférence internationale sur l’investissement (29 et 30 novembre 2016).
Elle a fait part du souci de la banque d’investir notamment dans les régions intérieures et d’instaurer un partenariat entre les secteurs public et privé.
Et d’ajouter que la BM soutiendra la Tunisie pour la réalisation du plan quinquennal en consacrant cinq milliards de dollars par an à l’investissement dans les différents secteurs.