Le rôle de l’Office de l’élevage et des pâturages (OEP), entreprise publique créée depuis 1966, doit être repensé. C’est ce qu’ont laissé entendre des responsables du secteur agricole, réunis jeudi 15 courant à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de l’Office.
L’établissement chargé du développement et de la promotion du secteur de l’élevage et des pâturages à travers l’amélioration génétique animale, le développement des ressources fourragères et pastorales et le développement de l’élevage (bovin, ovin, caprin, camelin, lapin, abeille), ne joue, vraisemblablement, plus le rôle qui lui était assigné, selon le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Abdelmajid Ezzar.
Ezzar estime que “le rôle de l’OEP a régressé de manière remarquable à cause de l’orientation de l’Etat vers la cession progressive de certaines activités en faveur du secteur privé”. “Les petits agriculteurs, qui représentent 80% des exploitants agricoles en Tunisie ne peuvent pas résister à la convoitise des grands marchés et des lobbies de la distribution”, a-t-il dit.
Le premier responsable de l’UTAP, a souligné, par ailleurs, que l’absence d’une politique nationale claire dans le domaine de l’amélioration génétique et des plans et programmes de codification et de développement des qualités de production et aussi de préservation du cheptel, a contribué à la croissance des réseaux de la contrebande et a aggravé la situation des ressources animales à travers “la pollution génétique et la propagation des maladies”.
De son coté, le secrétaire d’Etat chargé de la Production agricole, Omar El Behi a fait savoir qu’une nouvelle stratégie sera élaborée pour réaliser un rendement économique des éleveurs et des producteurs. Cette stratégie cible la révision du rôle de l’Office de l’élevage et des pâturages et vise à accorder davantage d’intérêt aux petits élevages tels que l’héliciculture, l’apiculture, la cuniculture.
El Behi a, en outre, évoqué un projet bloqué de réalisation de passeports pour tous les cheptels, soulignant la nécessité d’aller de l’avant dans cette démarche qui “pourrait résoudre plusieurs problèmes, notamment, de traçabilité et d’identifier la provenance d’un cheptel”.