Les fournisseurs de fruits importés au marché de gros de Bir El Kassaa ont appelé les autorités à ouvrir les dossiers de corruption à la direction de la Sotumag (Société tunisienne de marchés de gros) afin de dévoiler les dépassements enregistrés.
Le porte-parole desdits fournisseurs, Mohamed Mekaouer, a fait état, vendredi, lors d’une conférence de presse, organisée par l’Association Forza Tunisie “, de la non application du procès verbal, signé le 15 février 2016, par l’ancien pdg de la Sotumag, Mohamed Habib Dimassi, lequel stipule la réservation d’un espace spécial pour la vente des fruits importés.
Dans le même contexte, il a fait savoir que l’actuel pdg, Fethi Fadhli, a tenu à négliger toutes les conventions conclues auparavant.
” Cet espace permettra de créer un cadre juridique adéquat pour les opérations commerciales de ces fournisseurs, ainsi ils seront aptes à accomplir leur devoir fiscal “, a-t-il dit, ajoutant qu’une enveloppe de 320 mille de dinars a été réservée, durant la période du gouvernement de Mehdi Jomaa, pour la réalisation de cet espace, mais rien n’a été accompli, jusqu’à ce jour.
Dans ce cadre, il a rappelé le sit in observé, le 23 août 2016, durant lequel les fournisseurs ont appelé le gouvernement à leur permettre de payer les impôts, à l’instar du reste des commerçants, dans le cadre de la transparence.
Il a, ainsi, révélé que le chiffre d’affaires dans ce secteur des fruits importés dépasse les 200 milliards de dinars, ce qui permettra de mobiliser, annuellement, des impôts au profit de l’Etat, de plus de 20 milliards de dinars.
Par ailleurs, Mekaouer a indiqué que jusqu’à ce jour, les fournisseurs de légumes importés payent quotidiennement, les frais d’accès au marché de gros, fixé à 1 dinar sur chaque carton de fruits, mais ils ne connaissent pas le sort de ces monnaies.
De son côté, l’expert économique, Mustapha Jouili, a réitéré l’impératif d’appliquer la loi relative à la direction de marché de gros (créée depuis 1980), étant donné que ce dernier se présente comme un mécanisme de régulation des prix.
Jouili a rappelé que ce marché souffre de plusieurs défaillances, dont la multiplication du nombre des intermédiaires (les gacharas), qui sont à l’origine de la hausse des prix des produits.
Il a appelé, pour sa part, à l’impératif d’aménager un marché spécial pour les importateurs des fruits et à les intégrer parmi les sociétés commerciales, de manière à les soumettre à la fiscalité, estimant que ceci permettra de renforcer les ressources de l’Etat et de lutter contre les opérations de contrebande et de l’évasion fiscale.