Un groupe de 37 députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a présenté, lors d’une conférence de presse, mercredi, une initiative visant à transformer le laboratoire “Mohamed Zouari” à l’école nationale des ingénieurs de Sfax, en un centre de développement de l’ingénierie aéronautique.
L’élue du Mouvement Ennahdha Hayet Omri a souligné qu’il s’agit là “du moindre geste qui puisse être fait pour immortaliser la mémoire du martyr de la patrie et de la nation arabo-islamique Mohamed Zouari, héro et martyr de la résistance palestinienne”.
“Cette proposition sera remise au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et nous espérons qu’il allouera les fonds, équipements et moyens nécessaires pour faire de ce centre un phare scientifique pour les étudiants”, a-t-elle indiqué.
“Mohamed Zouari n’est pas un martyr ordinaire, il a non seulement rejoint la résistance palestinienne contre l’ennemi israélien, mais son arme était le savoir, la volonté et la foi que cette cause restera une cause centrale jusqu’à ce que la Palestine soit libérée”, a-t-elle renchéri.
L’ingénieur en génie mécanique Mohamed Zouari a été assassiné le 15 décembre devant son domicile à Sfax, dans des circonstances qui demeurent mystérieuses. Il venait de rentrer d’Istanbul, où il se rendait souvent pour affaires. Exilé en Syrie pour fuir la répression des islamistes par le régime de Ben Ali en 1991, après être passé par la Libye et le Soudan, il a vécu en Turquie avant de revenir en Tunisie en 2011 à la faveur de l’amnistie générale prononcée après la Révolution.
Les brigades Izz al-Din al-Qassam, branche armée du mouvement palestinien Hamas, ont rendu hommage à Zouari, déplorant la perte de “l’un des soldats et martyrs de la résistance palestinienne”, et attribué l’assassinat au Mossad (service secret israélien).
Se basant sur le communiqué des brigades al-Qassam, des partis politiques tunisiens, la centrale syndicale (UGTT) et l’opinion publique pointent du doigt le Mossad. Les autorités officielles ont évoqué, quant à elles, “la possible implication de services étrangers”.