Les difficultés financières et administratives que connaissent certaines sociétés de mise en valeur et de développement agricole (SMVDA) à la Manouba, affectent sensiblement leur rendement et leur contribution au développement et à la création d’emploi dans la région.
Les membres de la société civile de la Manouba avaient informé le secrétaire d’Etat chargé des Domaines de l’Etat et des Affaires foncière Mabrouk Kourchid, lors de sa visite au cours de la semaine dernière à la Manouba, de dysfonctionnement et de mauvaise gestion de certaines sociétés.
Face à la difficulté de décider d’un dessaisissement du droit pour les SMVDA défaillantes et de la complexité des procédures administratives et leur longueur, les dépassements se sont poursuivis dans certaines sociétés de développement.
Ces sociétés ont, ainsi, perdu leur rôle en tant que maillon important dans le système de développement agricole et dans la promotion de l’activité économique de la région.
Une évaluation réalisée par la société civile de la région, fait état d’un impact négatif de ces dysfonctionnements sur des dizaines d’agglomérations ainsi que sur les habitants des zones rurales avoisinantes.
Le membre du bureau politique du mouvement Alchaab Oussama Aouidat et membre de la société civile de la région a note que depuis des années, de milliers de hectares de terres domaniales ont été cédés dans le gouvernorat de la Manouba, à prix symbolique. Et Nombre des acheteurs, parmi les investisseurs, ne s’y connaissent pas en agriculture, a-t-il regretté. Ils ont choisi d’investir dans ce domaine juste pour bénéficier des baisses d’impôts imposés sur leur richesse ainsi que pour profiter des avantages agricoles offerts.
Oussama Aouidat a dans ce contexte, à la révision des contrats de location et de renouveler les tarifs de location des fermes, transformées par certains en aires de repos pour les vacances.
Ridha Azzabi membre de la ligue des droits de l’homme a évoqué l’exemple de la de la ferme Chouigui (Tebourba), cédée en 1991, à un investisseur privé. Azzabi a parlé de la chute du rendement économique de cette ferme, dont le nombre des employés est passé de 50 ouvriers à 4. Pourtant, l’investisseur avait promis 60 opportunités d’emploi, s’est -il indigné.
Mohamed Salah Gharbi membre d’une association environnementale à Tébourba a souligné que la production agricole de la région ne correspond pas à son riche potentiel en termes de ressources hydrauliques et terres fertiles. De plus, le chômage des jeunes de la région n’a pas été résolu, a-t-il déploré.
Selon lui, la révision, aujourd’hui, du cahier des charges et de ses clauses constitue un impératif. Il a aussi recommandé d’accorder une chance aux petits agriculteurs et aux diplômés du supérieur spécialisés en agronomie.
Adel Hammami membre de l’association des perspectives de développement a relevé que seulement trois SMVDA (sur un total de 8) à Battan ont réussi leur programme de développement. Il a fait observer qu’aucune procédure de dessaisissement de droit n’a été engagée contre les investisseurs qui n’ont pas respecté le cahier des charges.
La commission régionale de suivie des terres domaniales à La Manouba a averti, à maintes reprises les SMVDA défaillantes, a assuré à la TAP une source du gouvernorat. Elle affirme que 4 sociétés ont été sanctionnées au cours des six dernières années à savoir la ferme Rhamania à Jdaida, Azizia à El Mornaguia, Mahrin à El Battan et Borj Touta 2 à Tébourba.