Le ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, Abid Briki, a promis, le 9 janvier 2017, que la signature des Contrats-Dignité, qui permettront de créer des postes d’emploi au profit de 25.000 diplômés au chômage dont les anciens fichés par la police, démarrera en mars prochain.
Auditionné par la Commission des martyrs et blessés de la révolution de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Briki a souligné que le dossier des anciens fichés par la police progresse, puisque 125 sur les 187 personnes inscrites sur la première liste ont été intégrées dans la fonction publique.
Cinquante autres, parmi les 91 anciens fichés inscrits sur la deuxième liste, ont été également recrutés dans la fonction publique, a-t-il ajouté, précisant que cette mesure concerne uniquement les fichés qui ont passé le concours de recrutement dans la fonction publique.
Selon Briki, la problématique de ce dossier réside dans la définition même d’un fiché par la police, soulignant que les critères de sélection ont été approuvés par la Commission composée de parlementaires, de représentants de la présidence du gouvernement et des ministères de l’Intérieur et de la Fonction publique.
Les 3ème et 4ème listes, qui comportent respectivement plus de 770 et 800 personnes, devraient être soumises aux mêmes critères de sélection pour la régularisation et le recrutement dans la fonction publique, a-t-il estimé.
Le député du Front Populaire, Jilani Hammami, a indiqué que la plupart des 774 anciens fichés par la police inscrits sur la troisième liste sont des étudiants affiliés à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), soulignant que ces personnes ne représentent pas tous les anciens fichés par la police puisqu’ils dépassent largement ce nombre.
Pour la députée du bloc démocratique, Samia Abbou, le retard pris dans le traitement de ce dossier est dû à une absence de volonté politique. “Les anciens fichés par la police sont des bombes à retardement qui peuvent déclencher une nouvelle révolution”, a-t-elle prévenu.
La Commission concernée est la seule habilitée à traiter le dossier des anciens fichés par la police, a-t-elle encore ajouté, affirmant que la fonction publique et le secteur public ne sont plus en mesure d’absorber de nouveaux recrutements, d’où l’impératif de les encourager à lancer leurs propres projets.