Soucieux de calmer la colère des habitants des régions défavorisées, le chef du gouvernement s’est rendu jeudi 12 janvier dans le nord-ouest et présidera vendredi un conseil ministériel consacré à la situation à Médenine.
Sans manquer d’attention aux autres dossiers importants, voire brûlants, comme le terrorisme, Youssef Chahed, chef du gouvernement, est de plus en plus occupé –et préoccupé- par le social. C’est en tout cas le message qu’il adresse aux Tunisiens en général et aux plus frondeurs parmi eux, qui, ces jours-ci, donnent de la voie aux quatre coins du pays. Et que le gouvernement ne rate pas une occasion pour le rappeler.
Comme l’a fait Iyed Dahmani, jeudi 12 janvier 2017, soit deux jours avant la célébration du 6ème anniversaire de la révolution et à deux semaines du 26 janvier, date du plus grand et sanglant soulèvement populaire de l’histoire de la Tunisie. Ce jour-là, le porte-parole du gouvernement a convoqué la presse pour lui annoncer l’entrée en vigueur, à partir du salaire du mois de janvier, des augmentations récemment décidées après un débat très difficile avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Mais il a profité de l’occasion pour mettre en exergue toute l’importance que le chef du gouvernement accorde au dossier social en annonçant sa visite le jour même dans le nord-ouest –plus précisément à Tabarka, Aïn Soltane et Sakiet Sidi Youssef-, et parler de la situation à Ben Guerdane.
Les deux types d’augmentations…
Les augmentations salariales sont de deux types, explique le porte-parole du gouvernement. L’une est générale et directe et l’autre via une révision du barème fiscal. Le montant de la première va de 25 à un peu plus de 30 dinars par mois. La deuxième augmentation variera de 1 d pour un salaire mensuel de 1.820 d à 43 dinars pour un salaire de 460 dinars.
L’augmentation de certains impôts et des prix –de l’électricité, par exemple- n’annulent-elles pas, ne serait-ce qu’en partie, l’effet de la révision à la hausse des salaires?
Iyed Dahmani n’est pas de cet avis, qui souligne que le ministère de l’Energie a réaffirmé que les augmentations dans ce domaine «ne toucheront pas les catégories démunies». Ensuite, pour ce qui de la hausse de l’impôt résultant de la révision du barème, elle ne touchera que les salaires supérieurs à 2.500 dinars, pour un montant allant de 5 à 50 dinars par mois.
La fermeture du poste frontalier de Ras Jedir en cause
Concernant Benguerdane, le porte-parole du gouvernement a tenu à rappeler que les mouvements de protestation actuels –qu’il a invité les habitants de la région à faire en sorte qu’ils soient pacifiques- ont pour cause principale la fermeture du poste frontalier de Ras Jedir du côté libyen. Un problème auquel le gouvernement continue à essayer de trouver une solution en discutant avec la partie libyenne. Intermittent, ce dialogue tuniso-libyen s’est d’ailleurs poursuivi jeudi 12 janvier, lors de l’audience accordée par le ministre des Affaires étrangères, Khemais Jhinaoui, au chargé d’affaires libyen à Tunis. De plus, un conseil ministériel étudiera, en présence de responsables du ministère des Affaires étrangères, la situation à Médenine afin de clarifier la situation avec les habitants de la région.
M. Dahmani se veut rassurant quant à l’attention que le gouvernement continue à accorder à Benguerdane en soulignant que les mesures en faveur de cette région annoncée il y a deux mois «sont en train d’être mises en application et porteront leurs fruits à moyen terme».
Moncef Mahroug