“C’est inconcevable d’orienter 50% de l’exportation des agrumes tunisiens vers un seul pays, la France, sans penser à cibler d’autres marchés extérieurs”. C’est ce qu’estime le ministre de l’Agriculture, Samir Taïeb, qui s’exprimait lors d’une séance d’audition tenue, jeudi, par la Commission de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et des services, de l’ARP.
Selon lui, il est important de diversifier les marchés extérieurs des exportations tunisiennes, surtout que la récolte exceptionnelle des agrumes (650.000 tonnes cette année) a engendré des problèmes de commercialisation.
L’orientation des produits tunisiens vers un seul marché reflète, selon le ministre, une crise structurelle de l’agriculture tunisienne confrontée à des difficultés de commercialisation sur les marchés extérieurs. La France étant le principal importateur des agrumes tunisiens, en absorbant plus de la moitié des exportations. S’ajoute à cela l’incapacité de la Tunisie à exporter plus de 20.000 tonnes d’agrumes, contre une moyenne de production annuelle s’élevant à 360.000 tonnes.
Betaieb a aussi souligné que son ministère soutient l’idée de créer une unité de transformation, sous la tutelle du Groupement interprofessionnel des fruits, et a proposé aux ministères de l’Education, de la Santé et de la Justice de procéder à l’achat de quantités d’agrumes pour les distribuer dans les établissements scolaires, les prisons et les hôpitaux, afin d’absorber une partie de l’excédent de production.
A noter par ailleurs que parallèlement à cette séance d’audition, un sit-in de protestation a été observé, devant le siège de l’Assemblée, par les producteurs d’agrumes, revendiquant une solution leur permettant d’écouler leur récolte.