Les professionnels du secteur de la pêche de la région nord de la Tunisie ont revendiqué la mise en place de la zone économique exclusive, décidée depuis 2005, dont l’instauration permettrait d’étendre les zones maritimes, de limiter les zones de pèche aux environs des îles Galite, de 1,5 mile à 1 mile et de mettre en place un système d’assurance spécifique au secteur de la pêche.
Ils ont évoqué lors de la Première rencontre nationale sur l’exploitation des richesses en poisson au nord, organisée, jeudi, au siège de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) plusieurs problématiques liées à cette activité et nécessitant selon leurs propos une intervention urgente.
Il s’agit particulièrement, de l’interdiction faite aux bateaux de pêche de la région d’exercer dans les eaux continentales de la région du centre notamment, pendant les périodes marquées par des conditions climatiques difficiles, ce qui contraint ces bateaux à arrêter leurs activités et affecte leur rendement. La région du nord étant, selon les données avancées, caractérisée par des conditions climatiques difficiles dont des vents violents et de multiples courants maritimes, ce qui est de nature à réduire le nombre des journées de travail par an.
Les professionnels de la pêche ont également déploré la surexploitation des ressources maritimes, en raison de la surpêche et de l’activité intense des embarcations venant du centre et du sud du pays outre les navires étrangers.
La dégradation de la situation environnementale dans les lacs a également porté préjudice aux activités de la pêche, ont-t-ils noté citant l’absence de contrôle des eaux usées évacuées dans la mer, notamment au niveau des côtes du gouvernorat de Ben Arous et la non adaptation de la zone d’interdiction de pêche au environ de la Galite à la flotte de pêche.
A cet égard, Foued Hachani, responsable à l’UTAP, a souligné la ” nécessité d’autoriser les pêcheurs du nord à exercer dans d’autres régions ou à les dédommager “.
Il est “inconcevable d’interdire aux chalutiers et bateaux de pêche avec lamparos, de la région Nord, d’accéder aux ports du sud et du centre pour se ravitailler et bénéficier des services portuaires, alors qu’aucune restriction n’est imposée aux navires de ces régions pour accéder à la région du nord “a-t-il dit dans une déclaration à l’agence TAP .
Hachani a, en outre, estimé nécessaire de mettre en place des incitations au profit des petits pêcheurs des régions de Tabarka (Jendouba) et de Sidi Mechreg (Bizerte), conformément aux spécificités de ces régions.
Les professionnels ont également, critiqué l’absence de données précises et actualisées sur l’évaluation des réserves en corail rouge au niveau de l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM), malgré les affirmations faites par les pêcheurs et plongeurs sur l’abondance de ces richesses.
Jusqu’à octobre 2016, la production totale de secteur de la pêche a atteint , environ 112 mille tonnes, dont 13,3 tonnes mille proviennent des fermes aquacoles. Les exportations du secteur ont atteint près de 18,5 mille tonnes d’une valeur totale de 298 millions de dinars, contre des importations de l’ordre de 30.000 tonnes (140 millions de dinars).