Le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) France, Mounir Beltaifa, estime que la Tunisie doit se redresser par ses propres compétences.
“Le redressement nécessite au plus vite des travailleurs plus productifs, des patrons plus stratèges et un Etat plus fort et plus agile grâce à des réformes profondes”, a-t-il dit.
“L’idée de se développer aux frais de tiers ne marchera pas. Les investisseurs étrangers ont plus de facilités à accepter les invitations à de grandes conférences d’investissement qu’à mettre leurs fonds à la disposition d’une Tunisie qui se cherche encore et tarde à régler ses problèmes alors que d’autres pays sont plus attractifs”.
Mounir Beltaifa pense qu’il “ne suffit pas de vendre une Start-up Democracy sans un business plan et prétendre que tout va bien pour que les investisseurs étrangers se bousculent en Tunisie”.
Faisant un bilan des six années de la Révolution, le président de la CONECT France note que “la situation en Tunisie est marquée par un ralentissement de l’activité économique, un affaiblissement prolongé de l’Etat et d’un recul du social”.
Pour lui, “la Tunisie n’est pas encore en mesure de gagner haut la main et durablement la confiance des investisseurs étrangers”.
De son côté, l’expert bancaire et financier à Paris, Achraf Ayadi, estime qu’il “faut sortir du climat d’incertitude pour inciter les investisseurs étrangers et les hommes d’affaires tunisiens en France”. Il considère que les indicateurs d’endettement sont alarmants et que la Tunisie est fortement liée aux bailleurs de fonds. “Nous craignons pour la souveraineté du pays”, s’alarme l’expert bancaire et financier.
Il recommande “une meilleure gestion et la modernisation de l’administration publique devenue inefficace” pour booster l’économie tunisienne. “L’économie a besoin de liens et d’adaptation entre l’université et le marché de l’emploi”.