Une rencontre avec le chef du gouvernement organisée par la Chambre tuniso-allemande de commerce et d’industrie (CTACI, AHK Tunisie) a permis aux entreprises allemandes opérant en Tunisie d’exprimer leurs doléances, dont en particulier le retard dans la publication des décrets d’application du nouveau code d’investissement, la contribution exceptionnelle (un impôt supplémentaire de 7,5% sur les bénéfices) et le manque de visibilité et de sécurité juridique.
Youssef Chahed n’a pas dû passer un bien agréable après-midi du 14 janvier 2017. Comme en de nombreux endroits du pays, la célébration du 6ème anniversaire de la révolution rimait avec déception, voire colère. En l’occurrence celle des entreprises allemandes implantées en Tunisie que le chef du gouvernement a rencontrées ce jour-là à l’initiative de la Chambre tuniso-allemande de commerce et d’industrie (CTACI, AHK Tunisie), dans un hôtel à Gammarth, pour «un débat sur les relations économiques tuniso-allemandes entre le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et les représentants des entreprises allemandes établies en Tunisie».
Exprimé de manière très diplomatique par la CTACI, l’objectif était «d’échanger (…) sur différents thèmes relatifs aux relations économiques tuniso-allemandes», d’«intensifier le contact direct entre les plus hauts représentants politiques et les entreprises allemandes en Tunisie dans la situation actuelle» et «d’optimiser l’attractivité du site tunisien». En plus clair, de mettre sur la table les problèmes auxquels les entreprises allemandes sont actuellement confrontées en Tunisie.
D’abord, les représentants d’entreprises présentes ont souligné «le besoin essentiel de fixer un cadre juridique approprié pour l’investissement dans les plus brefs délais, en évoquant notamment les décrets relatifs à la loi de l’investissement et la loi sur les avantages fiscaux qui tardent à paraître».
Ensuite, ils ont exprimé «leur souci quant à la contribution conjoncturelle exceptionnelle, adoptée dans le cadre de la loi des finances 2017, qui porte atteinte au climat d’investissement». Une taxe qui est «appliquée rétroactivement et va à l’encontre des règles de la loi de l’investissement.
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Résumant ces critiques, Raouf Ben Debba, président de l’AHK/CTACI, a rappelé que «les entreprises en Tunisie ont besoin de visibilité et de sécurité juridique. C’est est une condition clé pour promouvoir l’esprit d’entreprise dans le pays».
De son côté, Dr. Martin Henkelmann, directeur général de l’AHK Tunisie, a souligné que le succès de la conférence de l’investissement “Tunisia 2020“ témoigne du soutien international dont jouit la Tunisie et rappelé qu’il «serait primordial de continuer sur cette lancée, notamment avec la réalisation rapide de grands projets».
En réponse, le chef du gouvernement, selon un communiqué de la CTACI, a appelé les entreprises allemandes opérant en Tunisie, et qui emploient ensemble environ 55.000 personnes, «à la compréhension et à la confiance».
Affirmant que les «les acquis démocratiques devraient aller de pair avec le développement économique», Chahed a assuré que «le gouvernement travaillerait inlassablement pour mettre en œuvre les réformes économiques dont le pays a besoin».
Synthèse de MM