Des centaines d’invités ont célébré, mardi 17 janvier 2017, avec la centrale patronale, le 70ème anniversaire de l’UTICA en présence des membres du gouvernement, des présidents des partis et des représentants du Bureau exécutif de l’UGTT, sans oublier le clou de la soirée, à savoir la présence de BCE, le président de la République.
Béji Caïd Essebsi a rappelé dans le petit mot qu’il a prononcé pour l’occasion que la paix socio-économique de la Tunisie repose sur l’union des efforts des centrales syndicales ouvrières, patronale et l’UTAP. Il a rappelé l’importance du Pacte de Carthage qui a accouché du gouvernement d’union nationale et envoyé un clin d’œil ironique qui s’en sont «dégagés».
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Pour sa part, Wided Bouchamaoui, présidente du patronat, a insisté dans son allocution d’ouverture sur le rôle de l’UTICA en tant qu’acteur influent dans toutes les principales dates vécues par la Tunisie. «Nous avons contribué à chacune d’elles, et pendant soixante-dix ans, nous avons mis l’intérêt de la Tunisie au-dessus de tout autre intérêt». Les 7,5 d’impôts supplémentaires, proposés par le gouvernement à titre exceptionnel sur les entreprises au titre de l’année 2017 pour secourir un budget de l’Etat en détresse et entérinés par l’UTICA, en est d’ailleurs la meilleure preuve.
Hommage aux anciens
Le 70ème anniversaire de la centrale a été également une occasion pour rendre hommage à ses vétérans. Ceux qui l’ont bâtie, l’ont renforcée et ont permis de la positionner en tant qu’actrice incontournable dans la dynamique économique du pays et son développement.
Rappelons à l’occasion qu’avec la centrale ouvrière, ils ont lutté côte à côte pour la libération du pays du joug de l’occupation française.
Le premier, feu Mohamed Chamam, «qui a mis en place avec ses collègues les premières pierres pour la fondation de l’UTICA et ont fait face à la répression et à l’oppression des autorités coloniales». Feu Muhammad Ben Abdelkader, «qui a dirigé l’UTICA depuis le deuxième congrès et a continué à installer les bases de l’organisation et son positionnement sur la scène nationale avant l’indépendance, et dans les premières années qui l’ont suivi».
Le grand combattant de la liberté, Ferjani Belhadj Ammar, l’exemple à suivre dans la famille des entrepreneurs et le père spirituel de l’UTICA, et Hédi Djilani, l’un des patrons qui a marqué par sa présence et son travail plus de deux décennies à la tête de l’UTICA. «Un homme qui a fait un travail considérable dans la modernisation de la centrale patronale. Il a œuvré à son essor et son rayonnement aux niveaux régional et international. Il a présidé des instances mondiales de premier plan dans le domaine des affaires et a joué un son rôle important dans la promotion de la présence des femmes et des jeunes dans les structures de l’UTICA pour y occuper des poste de responsabilité dans la direction de l’organisation».
Un dernier hommage a été rendu à Mohamed Ben Sedrine, qui a participé en 2011, en compagnie des membres du Bureau exécutif 2006-2011, à la réussite de la transition de l’organisation patronale.
L’UTICA crée son académie
L’un des projets qui revêt un grand intérêt et dont l’UTICA a décidé de se munir est un centre de réflexion. Le but est d’œuvrer à une meilleure formation et autonomisation des chefs d’entreprise, des dirigeants syndicaux et des cadres de l’UTICA par l’appropriation des outils de travail nécessaires. Ce centre a été baptisée “Académie de l’UTICA“, soit un cadre de réflexion et de formation dans les domaines économiques et sociaux pour aider l’organisation à faire face à son environnement, s’informer, s’adapter et anticiper les changements. «Cette Académie sera ouverte aux institutions de recherche et aux établissements universitaires et scientifiques».
Sur le même ordre d’idées, Wided Bouchamaoui a annoncé la création de la “Fondation UTICA“, qui soutiendra les projets à caractère social et caritatif et du “Concours de l’UTICA pour l’innovation sociale“ en vertu duquel trois prix seront décernés aux institutions qui se distinguent par leur expérience dans le domaine de l’innovation sociale
Pour rappel, le secteur privé représente 75% du Produit intérieur brut (PIB) en Tunisie; il emploie 2,1 millions sur un total de 3,2 millions de Tunisiens, fournit 75% des nouveaux emplois et assure environ 80% des exportations tunisiennes. Les investissements privés constituent environ 65% de l’ensemble des investissements.