L’ancien ministre de l’Economie et des Finances du gouvernement Jomaa, Hakim Ben Hammouda, a récemment un entretien à l’agence TAP au cours duquel il évoque plusieurs sujets, notamment la situation des entreprises publiques.
A une question concernant la réforme des entreprises publiques, Ben Hammouda rappelle que “que la plupart des gouvernements avaient dans leurs priorités la réforme des entreprises publiques, car elles représentent aujourd’hui une lourde charge sur les finances publiques et le budget de l’Etat. Du coup, la politique de réduction des déficits exige nécessairement une réforme des entreprises publiques”. Il estime que “cette réforme a pris beaucoup de retard”, qui s’explique, selon lui, par deux raisons essentielles, à savoir une “absence de visions claires et d’une approche stratégique pour réformer ces entreprises…”
A partir de là l’ancien ministre tire une conclusion logique est simple: “les difficultés des entreprises publiques se sont accentuées après la révolution dans la mesure où elles ont été obligées de recruter plusieurs milliers de collaborateurs qui travaillaient par le passé pour des sociétés de sous-traitance”, ce qui s’est traduit par une augmentation des coûts de ces sociétés sans une augmentation de leur productivité.
Il cite trois effets négatifs de cette situation sur notre économie. Tout d’abord sur sur le Budget de l’Etat et les finances publiques. “Au lieu d’apporter des recettes importantes au Budget de l’Etat comme c’était le cas de la CPG par exemple, ces entreprises sont devenues une lourde charge pour l’Etat qui se trouve dans l’obligation de leur accorder des facilités pour qu’elles poursuivent leurs activités”.
Ensuite, leurs difficultés financières les empêchent d’investir et d’augmenter leurs capacités productives…
Enfin, la protection apportée à ces entreprises ou à ces secteurs, ce qui engendre “des situations de rente qui ont un effet négatif sur les consommateurs”.
Mais Hakim Ben Hammouda ne s’arrête pas au stade su constat, au contraire il préconise la mise en place d’un “plan stratégique de restructuration des grandes entreprises publiques”, lequel plan “doit définir l’orientation future de notre politique dans ce domaine et faire des choix stratégiques”.
Pour ce faire, il avance plusieurs pistes de réflexion, entre autres “le maintien de certaines entreprises stratégiques dans le giron de l’Etat après avoir opéré une restructuration, pour d’autres il faudrait peut-être ouvrir le capital à des participations privées afin de donner à ses entreprises les moyens d’investir mais également d’opérer des changements nécessaires dans le management. On peut envisager la privatisation de certaines entreprises qui n’ont pas un rôle stratégique”.