Hazem Ben-Gacem. Retenez bien ce nom. Il est Tunisien, diplômé de la prestigieuse université de Harvard. Mais plus que cela, par son action, il est en train de nous montrer ce qu’est le patriotisme au sens noble du terme.
Actuellement en visite en Tunisie, il nous a reçus dans un hôtel situé aux Berges du Lac II à Tunis, pour nous annoncer l’ouverture d’un Centre des études sur le Moyen-Orient (CMES) de l’Université de Harvard, soit le premier Centre transatlantique de ladite université d’apprentissage en Tunisie pour continuer une longue tradition de recherche sur la région du Moyen-Orient depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.
Et bien évidemment, le nouveau Centre de Tunis et les programmes annuels bénéficient du soutien actif de cet ancien élève de l’Université de Harvard, Hazem Ben-Gacem (AB’92).
D’emblée on lui a posé la question de savoir qu’est-ce qui a dicté le choix de la Tunisie. La réponse a été claire, nette et précise : «en tant que bailleur de fonds de ce projet, j’ai exigé que ledit centre soit installé en Tunisie, pas ailleurs».
D’une façon générale, les Américains veulent connaître le Moyen-Orient. La Tunisie, avec une civilisation trois fois millénaire, une liberté d’expression bien installée, est à même d’offrir une base de connaissances très complètes en la matière.
En effet, William Granara, directeur du CMES et professeur d’arabe, n’a pas manqué de souligner : «Le Moyen-Orient est une partie du monde qu’on ne comprend complètement qu’en étant physiquement sur place au milieu des gens de la région. Grâce à la générosité de Hazem, les étudiants et les boursiers ont de meilleurs moyens pour poursuivre en profondeur leurs recherches en profitant d’une expérience d’immersion totale linguistique et culturelle».
Abondant dans le même sens, Hazem Ben-Gacem dira que «Dès le début, notre espoir a été d’établir un avant-poste dans lequel les étudiants de Harvard viendraient découvrir la Tunisie –son histoire, son langage, sa culture, son art et son peuple- pour intégrer cette expérience au sein de leur éducation. Je me réjouis de voir se réaliser une plus grande présence de Harvard en Tunisie».
Et cours de l’entretien qu’il nous accordé, on l’a senti imbibé de l’esprit américain –liberté d’expression, liberté d’entreprendre, volonté de réussite…-, mais également trempé d’un humanisme sans pareil. Il ne demande rien à l’Etat si ce n’est de garantir les libertés fondamentales… à l’américaine. Car, certains diront que M. Ben-Gacem n’est pas le premier à entreprendre dans ce domaine, mais il y a néanmoins une grosse différence : ici en Tunisie, quand on veut entreprendre quelque chose, même dans le domaine social, on réclame à l’Etat mille-et-une choses.
Passons pour dire que le CMES, créé en 1954, grâce à ses recherches et à son enseignement interdisciplinaire, a formé des centaines d’experts du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dont les compétences jouissent d’une influence internationale. Ce Centre en Tunisie ouvrira aux étudiants et boursiers les nombreuses archives de la Tunisie et servira d’incubateur pour l’analyse des mouvements sociaux, culturels, juridiques et politiques changeants dans la région. Ce nouveau pôle universitaire rayonnera au Maghreb, en Méditerranée et au Moyen-Orient.
Fondé en 1954, le CMES, grâce à ses recherches et à son enseignement interdisciplinaire, a formé des centaines d’experts du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dont les compétences jouissent d’une influence internationale. Ce Centre en Tunisie ouvrira aux étudiants et boursiers les nombreuses archives de la Tunisie et servira d’incubateur pour l’analyse des mouvements sociaux, culturels, juridiques et politiques changeants dans la région. Ce nouveau pôle universitaire rayonnera au Maghreb, en Méditerranée et au Moyen-Orient.
«Elargir les contextes dans lesquels l’enseignement et l’apprentissage se font à Harvard est un élément crucial dans notre engagement avec le monde. Nous recherchons toujours les opportunités pour faire que notre Université soit davantage mondialisée. Notre Centre en Tunisie amènera le monde à Harvard et Harvard au monde, à travers de nouvelles passerelles dans différents domaines et disciplines», a affirmé la présidente de l’Université de Harvard, Drew Faust.
Les programmes disponibles à Tunis pour la faculté et les étudiants de l’Université incluent des bourses d’études pour les diplômés, le financement de congés sabbatiques de recherche pour les professeurs, un programme d’été d’enseignement de la langue arabe ainsi qu’une session de trois semaines en hiver.
En plus clair, ces bourses sont octroyées aux étudiants tunisiens méritants mais financièrement démunis.