Selon nos informations, l’endettement des hôteliers fera, de nouveau, l’objet de négociations incessantes entre le gouvernement et la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH).
Estimées à 4 milliards de dinars dont 2,5 milliards de dinars de créances classées et 1,5 de créances litigieuses, ces dettes sont dues, selon les hôteliers, aux crises répétitives qu’a connues le secteur depuis l’attentat de Djerba en 2002 et leurs corollaires: la perte annuelle de 700.000 touristes allemands et de 500.000 touristes français.
Quelque 120 hôtels sur un total de 800 sont dans l’incapacité de rembourser leur dette.
Deux tentatives ont été entreprises pour trouver une solution à la crise.
La première remonte à 2006. A cette époque, l’homme d’affaires saoudien, Mohamed Bin Issa Al Jaber, avait rendu visite à notre pays afin de lancer un fonds d’investissement destiné au secteur touristique à travers l’IMBank.
Doté d’un capital de 65 millions de dinars, ce fonds se proposait de prendre en gestion des hôtels en difficulté à travers l’assainissement et la conversion d’une partie des créances en capital. Seulement, rien de concret n’a filtré sur cette initiative. D’après des informations non confirmées, il parait que le Saoudien aurait été contacté par plusieurs hôteliers qui avaient mis leurs hôtels sur la table.
La deuxième a été proposée au temps de la Troïka par Elyes Fakhfakh, alors ministre du Tourisme. Il s’agissait de créer une société publique spécialisée dans la gestion des actifs des unités hôtelières endettées. Cette initiative n’avait également pas abouti.
Quid des prochaines négociations?
Deux autres pistes méritent d’être explorées lors des prochaines négociations. La première concerne la création d’un fonds de soutien aux hôtels en difficulté, financé en partie par les hôteliers eux-mêmes et par l’Etat.
La deuxième porte sur le rééchelonnement des dettes et l’abandon des pénalités de retard.
Les hôteliers insistent sur le besoin d’auditer leurs dettes en vue de déterminer leur montant exact auprès des banques qui continuent à refuser de leur octroyer de nouveaux crédits pour rénovation et maintenance.
En tout état de cause, lors des prochaines négociations, ils comptent exploiter la capacité du secteur à générer des liquidités en devises lesquelles manquent au pays pour infléchir la position du gouvernement.