Le conflit au sein de la filiale tunisienne de Laico est étalé sur la scène publique depuis le 7 janvier 2017. Ce jour-là, le quotidien de langue arabe «Echourouk» a publié une déclaration de Dr Ibrahim Eldanfour, président du conseil de Laico Hotels & Resorts dans laquelle il affirme que sa filiale tunisienne est confrontée à des problèmes et à «l’ingérence de certaines parties dans ses affaires internes et dans certaines décisions concernant ses employés, ce qui la rend incapable de poursuivre son activité en Tunisie et menace ses investissements d’arrêt et ses ouvriers, cadres et agents de licenciement».
Le président du conseil de Laico Hotels & Resorts déclare également que la société a récemment découvert qu’un ancien employé «a modifié le registre du commerce provoquant des manquements financiers et procéduriers sans que la société-mère en Suisse ne soit au courant» et que lorsque cette société a tenté de rétablir la situation pour éviter les pertes, «nous nous sommes trouvés confrontés à de nombreux obstacles et à l’intervention de certaines parties», ce qui «nous pousse à penser sérieusement à quitter la Tunisie et à y arrêter tous les investissements».
Deux jours plus tard, la riposte à ces propos est venue de Dr Kilani Abdelkarim Kilani, qui se présente comme le président du conseil de la Laico, et, affirme ce dernier, de Salah Khalifa Awadh, le président du conseil de Laico Libya, et Mehdi Salem Chakouna, au nom de la Laico Hotels & Resorts Management Company, de Laico Tunis, de la société Oil Libya, de la Libyan African Agricultural Holding et la Libyan African Industrial Holding.
Dr Kilani Abdelkarim Kilani affirme que les «spécialistes» (il n’est pas clair si l’intéressé parle des personnes citées) «se sont rendus sur place et ont rencontré Dr Jassem Khalifa Elidrissi (nommé le 4 décembre DG de la Laico Hotels Management Company Ltd, établissement stable, à la place de Jamel Mohamed Bechir Khobiz) en qualité de DG de cette société, en son siège aux Berges du Lac, et Mohamed Chaabane, président du conseil de Laico Hotels & Resorts Management Company, et Achraf Taeb, DG de Laico Tunis. Ils ont «été informés que la société continue à essayer de restructurer et y injecter un sang nouveau pour faire face aux problèmes auxquels elle est confrontée du fait de la crise libyenne». Kilani Abdelkarim Kilani indique également, contrairement à ce qu’a dit Ibrahim Eldanfour, que «nous sommes prêts à réactiver les investissements actuels et en lancer d’autres d’une manière réfléchissant ainsi la profondeur des relations historiques entre les deux pays».
Deux jours après cet épisode, la Cour d’appel de Tripoli a, indique Maghreb Confidentiel dans son édition du 12 janvier 2017, invalidé, à la demande de l’ex-patron du fonds souverain, le comité de pilotage provisoire de la Libyan Investment Authority, créé par le Premier ministre Fayez Sarraj. Un nouvel épisode dans la lutte que se livrent les deux camps en conflit en Libye pour le contrôle des divers organes de l’Etat et plus particulièrement des organismes financiers.