Mariem Malouche, économiste senior à la Banque mondiale (BM), estime qu’il n’y a pas une dynamique d’exportation dans la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient, laquelle région ne compte que quelques grands exportateurs et beaucoup de petits exportateurs qui ne deviennent pas de grands opérateurs.
Elle a fait cette déclaration, mardi 24 janvier, en en marge d’une journée d’information tenue à l’occasion du lancement du deuxième appel à candidatures (16 janvier/28 février) du Fonds d’Appui à la compétitivité et au Développement des Exportations (TASDIR+).
Tout en reconnaissant que les petits exportateurs sont importants, Mme Malouche estime primordial de les voir grandir et devenir des champions de l’exportation.
Selon elle, l’absence de cette dynamique et d’un renouvellement du tissu d’exportation traduit l’existence de problèmes dans le domaine de l’exportation. Alors que dans les pays émergents, il y a une dynamique du secteur privé, des entreprises jeunes qui deviennent grandes, des entreprises qui quittent le marché si elles ne sont pas productives et des nouvelles entreprises apparaissent avec de nouveaux services et produits.
A propos de TASDIR+, elle a fait savoir qu’à la fin du programme, une évaluation sera engagée à travers la comparaison de l’évolution des exportations des entreprises sélectionnées et celles des entreprises non retenues par TASDIR+.
Pour la coordinatrice du programme, Chefia Chelbia, le fonds a pour objectif de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’exportateurs, d’autant que pendant 40 ans, le nombre des exportateurs tunisiens n’a pas dépassé les 6.000. Il s’agit d’une nouvelle génération d’opérateurs appelés à s’adapter au contexte internationale notamment, en ce qui concerne la demande, l’augmentation de la valeur totale des exportations outre la diversification géographique, sectorielle et de la valeur ajoutée des exportations.
Chelbia a cité l’exemple des entreprises opérant dans le domaine des TIC, qui peuvent s’orienter vers le marché Africain, celui des entreprises de composantes automobiles qui peuvent cibler le marché iranien ou les conditionneurs de dattes, qui peuvent exporter vers les marchés asiatiques en optant pour des emballages adaptés.
Le premier appel à candidatures, lancé le 22 décembre 2015, a permis d’en recueillir 344 et de retenir 137 dossiers (103 entreprises, 17 consortiums et 17 start-ups) pour un investissement total de 20 millions de dinars (MDT), a rappelé Chelbia. Les 137 dossiers retenus ont bénéficié d’une prime globale de 10 MDT, soit environ 88.000 dinars par business plan.
Des journées d’information ont été organisées à Bizerte, à Jendouba, Zaghouan, Kairouan, Monastir, Sousse et Sfax afin de sensibiliser les chef d’entreprises à l’importance de ce programme.
TASDIR+ s’inscrit dans le cadre du 3ème Projet de Développement des Exportations (PDE III), lancé par le gouvernement tunisien avec l’appui de la BIRD (Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement). Il vise à accroître et diversifier les exportations des entreprises tunisiennes, l’amélioration du milieu des affaires, la facilitation d’une croissance économique tirée par les exportations et à appuyer les entreprises privées en quête d’expansion et de diversification de leurs exportations et de leurs marchés à l’export.