“La mesure relative à l’instauration d’une contribution conjoncturelle exceptionnelle au profit du budget de l’Etat de 2017, proposée par la loi de finances pour l’année 2017, porte atteinte à la crédibilité du site Tunisie”. C’est ce qu’ont indiqué, mardi 24 janvier, des représentants des Chambres mixtes tuniso-britannique (TBCC), allemande (AHK), italienne (CTICI) et suisse (CCITNCH).
Ils envisagent l’organisation d’une séance d’audition avec les membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour présenter et discuter la situation des entreprises étrangères implantées en Tunisie.
Intervenant, mardi, à Tunis, à un débat sur les principales dispositions de la loi des finances 2017, le directeur général de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK), Martin Hebkelmann, a déclaré que cette contribution exceptionnelle porte atteinte à la crédibilité du site Tunisie et nuit aux liens du pays avec les investisseurs internationaux.
“Cette disposition pourrait générer quelque millions de dinars au profit du budget de l’Etat, mais sur le long terme elle nuira à la crédibilité du pays en tant que site attractif d’investissement”, a-t-il ajouté.
De son côté, le vice-président de la Chambre du commerce tuniso-britannique (TBCC), Noureddine Hajii, considère que le gouvernement a choisi, en proposant cette contribution, la solution la plus facile pour boucler le budget de l’Etat.
“La réaction des entreprises est extrêmement négative suite à l’adoption de cette mesure, parce que tout simplement, elle est venue, du jour au lendemain, exiger aux entreprises, une charge additionnelle de 7,5% sur les bénéfices, à quelques jours de la clôture de l’exercice 2016”, a précisé le responsable.
Pour lui, la mise en application de cette mesure à partir de janvier 2017 perturbe “énormément” le fonctionnement des entreprises. “Ca pourrait avoir un impact négatif sur leur capacité d’investissement pour l’année prochaine”, a-t-il développé, estimant que de telles mesures n’aident pas à renforcer l’attractivité, ni l’image d’un pays, ou le système n’est pas encore stable.
Pour le vice -président de la Chambre de commerce américaine en Tunisie (AmCham Tunisie), Adel Mohsen Chaâbane, a qualifié de “message négatif”, l’adoption de cette contribution exceptionnelle de 7,5% appliquée sur ses bénéfices d’autant plus que les entreprises étrangères ne sont pas, souvent, favorables, aux “décisions de la dernière minute”. Le responsable a appelé, à cet effet, le gouvernement et les officiels tunisiens à réviser cette disposition.
Pour la femme d’affaire italienne et membre de la Chambre du commerce tuniso-italienne(CTICI), Gloria Testoni, la mesure relative à l’instauration d’une contribution conjoncturelle exceptionnelle au profit du budget de l’Etat de 2017, “pénalise les sociétés étrangères implantées en Tunisie et décourage, même les investisseurs étrangers à venir investir dans le pays”. Selon ses dires, “il faut des projets structurels pour résoudre le problème du déficit budgétaire et non pas des mesures conjoncturelles”.