Propagée auprès de la jeunesse tunisienne depuis déjà près de quatre générations, la culture hip-hop est considérée toutefois un art urbain qui peine à se positionner au sein de l’industrie culturelle même s’il commence à se démocratiser, surtout avec la naissance de nouveaux talents reconnus en Tunisie et à l’échelle internationale.
Les multiples facettes et déclinaisons de la culture urbaine et les modes de transmission du langage Hip Hop seront au coeur du festival baptisé “MAFIA Wallitili” (MW), qui se tiendra du 26 au 28 janvier 2017 à l’initiative de l’association culturelle Art Solution avec le soutien de l’Institut français de Tunisie (IFT), dans des espaces indoor et outdoor du centre ville de Tunis.
L’un des axes majeurs de ce festival est la présentation du projet de recherche représentant une fusion entre le stambeli et le hip-hop nommé “Stam beat” qui prend sa source dans le riche héritage culturel de l’Afrique. Ce projet est étalé sur trois phases, celle de la recherche, de la production et de la diffusion. Dans un but de préserver cet héritage africain commun du Stambeli, un documentaire “Voices In The distance” a été réalisé en se basant sur les traits culturels tunisiens et sub-sahariens.
Des performances lives seront données par un des artistes tunisiens et français qui investiront les lieux le temps de trois jours et nuits de danse et de joie non-stop. Par ailleurs, le graffiti et le street Art, grands piliers de la culture urbaine, seront au coeur du festival dans un pure cadre de partage et d’échange artistique avec des performances outdoor en graffiti prévues à l’IFT et au Tag Store de l’espace Lang’Art avec des artistes de renommées tels que “Dize”, le célèbre graffeur parisien d’origine tahitienne.
L’idée de ce mini-festival, a relevé Chouaib Brik fondateur de l’association Art Solution remonte à l’année 2013 lors d’une battle en Algérie à laquelle fût invité le groupe tunisien Upper Underground Crew “UUC”, un des plus anciens groupes de break-danseurs dans le pays mais qui avait été écarté de la compétition en le qualifiant de “Mafia Wallititi” (tu deviens une mafia).
Touché par cet incident, Chouaib Brik, membre du groupe “UUC” avait alors eu l’idée de lancer ce concept de breakdance pour le faire évoluer en une plateforme Hip Hop.
Pour cette 4ème édition “Mafia Wallitili ” qui était un mini évènement, se voit s’agrandir sous forme d’un festival hip-hop élargi sur trois disciplines; Pop, Hip Hop et Breakdance, se divisant sur deux volets, entre qualifications et compétition.
Compétitions, échange et expérimentations interdisciplinaires constituent la base de cet évènement conçu comme une opportunité d’enrichissement artistique et humain entre artistes de différents backgrounds qui se lanceront dans un contexte compétitif purement urbain.
Suivant des thèmes choisis par tirage au sort, l’échange interdisciplinaire de danse (X-change concept) se traduit par deux passages de 1 contre 1. Au premier passage, chaque adversaire doit réaliser une performance en un laps de temps, de 30 secondes, alors qu’au deuxième passage, les deux artistes adversaires passent à une étape d’improvisation d’une performance commune.
Présence scénique, style, musicalité et maîtrise gestuelle seront les principaux atouts pris en compte par le jury, composé d’artistes reconnus. Dans une première étape, celle des qualifications, le jury procèdera à écrémer les 16 meilleurs candidats de chaque discipline, ensuite vient l’étape de la compétition où se fera la sélection des gagnants dans chacune des disciplines prévues.
La danse sera également au coeur d’ateliers dirigés par des noms de référence dans les différentes disciplines de la culture hip-hop. Ces workshops aborderont les thèmes de “Raggaboost-Dancehall” avec Wicked Claude, “Popping” avec Aziz Pop, “Hip Hop” avec Diablo, “Breaking” avec Yann et “Krump” avec Cyborg.