On dénombre un millier de ralentisseurs anarchiques sur les routes classées, relevant du ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement territorial, sur un total de 2.500 dos d’âne. Ce sont les chiffres avancés par Slah Zouari, DG des Ponts et Chaussées au sein de ce département, lors d’une journée d’étude, organisée jeudi à Tunis, sur le thème “conception et critères de construction des ralentisseurs et aménagement des espaces limitrophes”.
“Ce phénomène s’est aggravé, durant les dernières années” a souligné le responsable, ajoutant que son département œuvre, actuellement, à la démolition de tous les dos d’âne qui ne répondent pas aux exigences de la sécurité et aux conditions techniques exigées.
Parallèlement, a-t-il précisé, le ministère étudiera la possibilité d’installer des équipements de surveillance automatique (caméra de surveillance ou radar automatique) comme alternative aux dos d’âne anarchiques, notamment dans les zones urbaines.
Le ministère œuvre, aussi, à mettre à jour la décision ministérielle conjointe, datant du 25 octobre 2002 (définissant les emplacements des dos d’âne, les conditions et les normes techniques à respecter), en ce sens que ladite décision n’est plus appropriée à l’infrastructure routière, laquelle nécessite une révision globale au niveau de l’aménagement et de la définition des critères techniques conformes aux normes internationales.
Les participants à cette rencontre ont souligné que le dos d’âne constitue l’une des techniques les plus importantes permettant de réduire la vitesse, relevant, toutefois, que la plupart des ralentisseurs sont implantés dans des endroits inappropriés à la réduction de la vitesse et ne sont pas accompagnés d’aménagement territorial adéquat. Ces dos d’âne sont devenus, ainsi, une source supplémentaire d’accidents de circulation.
Ils ont considéré, également, que les efforts déployés par les services concernés (afin de réduire le nombre de dos d’âne anarchiques) demeurent insuffisants surtout en l’absence d’une loi répressive.
De son côté, le ministre de l’Equipement, Mohamed Saleh Arfaoui, a indiqué que cette rencontre vise à élargir la concertation en ce qui concerne l’établissement d’un diagnostic de l’espace routier, qui l’a qualifié de “chaotique”, au niveau des routes qu’elles soient locales, régionales ou nationales, et ce, en raison de la multiplication du nombre de dos d’âne anarchiques sur tout le réseau des routes à travers l’ensemble du territoire de la République.
La rencontre vise à tirer le meilleur parti des recommandations et propositions faites par les experts, sur les réformes devant être lancées.
Les statistiques de l’année écoulée (2016) font état de l’accroissement du nombre de victimes des accidents de la route, par rapport à 2015, avec une hausse de 39 morts et 151 blessés. On dénombre, dans le même cadre, 713 morts causés par les accidents de la route, dans les zones urbaines.
Les spécialistes de la sécurité routière ont souligné que la vitesse excessive se présente, depuis quelques années, comme la première cause des accidents. Ils ont ajouté que les études ont démontré que le fait de ralentir la vitesse à un niveau de 55 km/h, permet de réduire de 46% le nombre des accidents mortels.