La Commission des finances, de la planification et du développement de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a entamé, lundi 30 janvier, l’examen du Plan quinquennal de développement 2016-2020, premier plan stratégique après la révolution, en présence du président de l’ARP, du président de la Commission des finances, des ministres du Développement et des Finances, et d’un nombre important de députés.
Le président de l’ARP, Mohamed Naceur, a affirmé, à l’ouverture de la séance, que ce plan tracera la vision future du pays et permettra de réaliser les objectifs de la révolution, inscrits dans la Constitution de 2014, au lieu de se contenter de traiter les problèmes conjoncturels.
Il a, en outre, souligné que l’ARP assumera la responsabilité de participer à la définition des orientations stratégiques du pays, à travers la contribution de la commission des finances et des autres commissions, dans la discussion du plan et le suivi de sa réalisation.
Toujours selon lui, plusieurs facteurs ont favorisé l’élaboration de ce plan, tels que l’accord de Carthage, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, l’organisation de la Conférence internationale pour l’investissement Tunisia 2020…
De son coté, le président de la Commission des finances, Mongi Rahoui, a estimé que ce plan revêt une grande importance, étant inscrit dans la conception globale de la Tunisie dans les cinq ans à venir, dans le cadre de son environnement maghrébin, africain et international.
Il a ajouté que ce plan sera le cadre de discussion des politiques économiques, sociales, culturelles et éducatives, et de l’approche de développement régional, surtout que, plusieurs années après la révolution, la situation est loin d’être améliorée au niveau des régions défavorisées.
Pour sa part, Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, a évoqué les difficultés ayant marqué l’élaboration de ce plan et qui sont essentiellement liées à l’emploi, aux déséquilibres financiers, au recul des investissements, aux écarts entre les régions, à la situation démographique, aux politiques sociales et à la hausse du taux de pauvreté.
Abdelkefi a aussi affirmé que ce plan vise l’instauration d’un nouveau modèle de développement, capable de favoriser un développement inclusif et une restructuration de l’économie nationale et de permettre la réalisation de nouveaux projets, tout en réservant 70% des investissements publics aux régions intérieures.
Il a ainsi invité l’assemblée à accélérer le vote de ce plan, censé au départ couvrir la période 2016-2020, pour permettre le passage à l’action et à la réalisation de ses orientations, d’autant plus que les projets qui y sont inscrits, ont fait l’objet d’un grand travail d’élaboration par les commissions régionales et centrales.
Abdelkefi a aussi plaidé pour l’accélération de l’examen de la loi d’urgence économique afin d’accélérer l’exécution des projets publics, pour réduire la tension au niveau des régions.
La ministre des Finances Lamia Zribi, a, quant à elle, estimé que l’absence d’un plan de développement comme cadre référentiel, a rendu difficile l’élaboration du budget de l’Etat et de la loi de Finances qui se référent généralement à ce plan.
Selon elle, le plan de développement 2016-2020 constitue un cadre pour le développement durable, la préservation des équilibres financiers et la réduction de la pression sur le budget de l’Etat.