Un nouveau rapport de la Banque mondiale intitulé “Rapport sur le développement dans le monde 2017: la gouvernance et la loi”, plaide pour une révision radicale de la manière dont les pays en développement et les organisations internationales de développement envisagent la gouvernance, une réforme jugée indispensable pour résoudre les défis de la sécurité, de la croissance et de l’équité.
Le rapport qui se penche sur les exemples de plusieurs pays, dont la Tunisie, s’intéresse aux enjeux de la répartition inégale du pouvoir dans une société donnée et à ses effets néfastes sur l’efficacité des politiques.
Il souligne que les pays et les bailleurs de fonds doivent avoir une vision plus large de l’amélioration de la gouvernance pour garantir le succès des politiques. Cette gouvernance améliorée est définie comme le processus d’interaction par lequel les acteurs étatiques et non étatiques conçoivent et appliquent les politiques publiques dans le cadre d’un ensemble donné de règles formelles et informelles façonnées par le pouvoir.
Toujours selon ce rapport, une répartition inégale du pouvoir peut conduire à l’exclusion de groupes ou d’individus, qui seront privés des avantages et des gains de l’engagement politique. Or, un changement véritable est possible, grâce à l’engagement et l’interaction des citoyens, à travers des coalitions visant à modifier les incitations des décideurs; des élites, les décideurs acceptant de restreindre leur propre pouvoir; et de la communauté internationale, qui peut peser de manière indirecte sur le pouvoir relatif des réformateurs nationaux.
Sur la base de recherches et de consultations approfondies menées depuis deux ans dans de nombreux pays, le rapport propose des principes pour orienter la réforme et faire évoluer les dynamiques de la gouvernance au service d’un développement équitable. Il recommande ainsi, de ne pas se concentrer sur la forme des institutions, mais de penser également à leurs fonctions, de ne pas se contenter du renforcement des capacités, mais de tenir en compte aussi les asymétries de pouvoir et de ne pas s’attacher uniquement à l’Etat de droit, mais également au rôle de la loi.
Il fait ainsi valoir que de bonnes politiques sont souvent difficiles à mettre en place et à appliquer parce que certains groupes sociaux tirant avantage du statu quo sont assez puissants pour s’opposer aux réformes nécessaires pour rompre l’équilibre politique.