Un nombre d’industriels asiatiques opérant dans l’industrie automobile ont exprimé leur volonté de créer des unités de fabrication automobile en Tunisie, a annoncé le ministre de l’Industrie et du Commerce, Zied Laadhari, ajoutant que des pourparlers se poursuivent avec d’autres grands industriels automobiles.
Des atouts…
Dans une déclaration à la presse, en marge d’une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats d’une étude sur “le développement de l’écosystème de l’automobile en Tunisie”, le ministre a souligné que la Tunisie dispose des attributs et des compétences lui permettant de devenir un site important dans le domaine de l’industrie automobile.
L’approche du gouvernement vise à attirer un ou plusieurs grands industriels pour le montage de véhicules de différents cylindrés. L’objectif recherché est de promouvoir le secteur, garantir le transfert des technologies et employer une main d’œuvre qualifiée. Il s’agit également de rendre la destination tunisienne compétitive et attractive, a-t-il encore fait savoir.
Laadhari a, par ailleurs, affirmé que l’étude réalisée dans le cadre du partenariat tuniso-allemand a mis l’accent sur l’importance de la réalisation d’un port en eaux profondes et d’une grande zone logistique en Tunisie.
Un conseil ministériel restreint présidé par le chef du gouvernement a décidé l’accélération de la réalisation de ce port bloqué depuis quelques années.
Pour Laadhari, l’étude réalisée en coordination avec la Chambre tunsio-allemande de l’industrie et du commerce et le secteur privé ainsi que le ministère de l’Industrie et du commerce, sera une référence de base pour la mise en place d’une stratégie de travail ou feuille de route pour le secteur de l’industrie automobile en Tunisie.
Secteur des composants automobiles
Il a fait remarquer que le secteur des composants automobiles en Tunisie a enregistré une hausse remarquable (60 fois) au cours des dernières années. Les exportations sont passées de 100 millions de dinars (MDT) à une moyenne de 6 milliards de dinars. Il mobilise 80.000 postes d’emploi et attire 200 entreprises, dont les 2/3 sont des entreprises étrangères.
Il a souligné que le secteur de l’industrie automobile en Tunisie est un secteur d’avenir.
Une étude sur le secteur automobile en Tunisie
L’expert international Andreas Paulicks a présenté les principaux résultats de l’étude qui a analysé les transformations technologiques du secteur de l’industrie dans 10 ans, en vue de fixer une nouvelle stratégie à cet effet.
L’étude, qui a duré une année, a concerné 192 entreprises spécialisées dans l’industrie des composants automobiles, dont 114 tunisiennes et 78 étrangères.
D’après cette étude, la Tunisie a des compétences importantes dans des domaines technologiques liées à l’industrie des automobiles, tels que le Radar, la caméra, les unités de contrôle, les moteurs électriques et les batteries.
La Tunisie possède une large expérience dans la fabrication industrielle et une structure solide d’entreprises tunisiennes spécialisées dans l’équipement automobile.
L’étude réalisée recommande notamment l’élaboration d’une stratégie de cluster en s’adaptant à l’évolution des technologies clés et aux points forts de la structure actuelle.
Le développement des clusters, par exemple dans l’électrique et l’électronique, pourront répondre à l’importance croissante des systèmes électriques et électroniques dans les véhicules.
En 2050, plus de la moitié des véhicules seront équipés de systèmes d’électrification autre qu’un moteur à combustion. L’étude souligne également que, pour maintenir voire améliorer sa compétitivité à l’échelle mondiale en tant que destination attractive pour le secteur de l’équipement automobile, la Tunisie devra investir dans l’attraction d’un premier grand site de FEO et, dans cette optique, optimiser ses conditions de base.