Le metteur en scène tunisien Chedli Arfaoui, auteur de la pièce “Borj Loussif” a, dans une déclaration à l’agence TAP, indiqué qu’il a été surpris comme les autres artistes tunisiens quant à la polémique et la vive critique soulevées sur les réseaux sociaux à propos de sa pièce présentée il y a un an au Koweït. Des critiques, a-t-il indiqué, qui sont allées trop loin en accusant le théâtre tunisien et les artistes tunisiens d’immoralité et d’imitation de l’Occident.
Malgré les difficultés qu’il connaît, le théâtre tunisien, a-t-il mentionné, demeure avant- gardiste dans le monde arabe et se distingue par une approche esthétique, politique et sociale depuis sa création avec les pionniers jusqu’à nos jours avec la nouvelle génération d’hommes et de femmes de théâtre.
Le metteur en scène a indiqué que la pièce “Borj Loussif”, qui est une production du Théâtre national, a été présentée le 13 janvier 2016, hors compétition, dans le cadre de la huitième édition du Festival du théâtre arabe au Koweït du 10 au 16 janvier 2016.
Présentée dans plusieurs autres festivals notamment en Jordanie et en Egypte, la pièce a-t-il mentionné a eu un large écho auprès de la critique mais aussi auprès du public, appelant à voir la pièce sur le site du comité arabe du théâtre et les réactions du public.
Chedli Arfaoui a tenu à faire remarquer qu’après la présentation de cette œuvre au mois de janvier de l’année écoulée, il est revenu immédiatement en Tunisie pour des engagements professionnels et n’a pas pu assister jusqu’à la clôture du festival. Il semblerait, selon ses propos, que certains ont critiqué vivement la pièce et une autre œuvre du Maroc et considéré “certaines scènes obscènes” ce qui dénote selon Arfaoui “d’une mauvaise interprétation de l’oeuvre théâtrale” surtout que la pièce a été sélectionnée après avoir été soumise à une commission spécialisée.
En ce qui concerne l’intention de 30 députés koweïtiens de retirer confiance du Ministre de l’Information et ministre d’Etat à la Jeunesse, Salman Al-Hamoud Al-Sabah également président du conseil national de la culture, des arts et des lettres, lors de la séance du 8 février prochain, et à la lumière des propos de Badreddine Refaai ancien secrétaire général du conseil national de la culture des arts et des lettres, qui avait révélé que “les pièces maghrébines présentées ne correspondent pas aux lois sur la censure”, Chedli Arfaoui a indiqué que le fait d’adresser de telles accusations, une année après s’inscrit dans le cadre de “règlements de comptes”. Et d’ajouter: “nous sommes pour la critique fructueuse, mais nous refusons que la pièce soit un prétexte à n’importe quel règlement de comptes”.
Il a, dans ce contexte, tenu à signaler que ces critiques ou accusations qui portent atteinte au théâtre et aux artistes tunisiens en général ne sont pas en mesure de nuire aux relations de fraternité et de coopération entre les artistes et créateurs tunisiens et koweïtiens.
Borj Loussif sera présentée à la huitième édition du festival international de théâtre de Mont-Laurier (Canada, du 7 au 13 septembre 2017 a annoncé Chedli Arfaoui tout en appelant à la programmer cette année en Tunisie afin que le public puisse la voir et la juger.
Il est à noter que le comité arabe du théâtre et le théâtre tunisien n’ont publié jusqu’à à ce jour aucun communiqué à ce sujet et sur ce qui se passe sur la scène théâtrale en Tunisie, au Koweït et dans le monde arabe.