La Commission d’encouragement à la production cinématographique, au titre de l’année 2016, a assuré ses travaux “en toute transparence, neutralité et autonomie vis-à vis du ministère des Affaires culturelles”, a affirmé Hmaid Ben Aziza, président de ladite commission.
Intervenant lors d’une conférence de presse tenue, mardi matin, au siège du ministère des Affaires culturelles à la Kasbah, Ben Aziza a rejeté les informations relayées par certains médias à ce sujet, soulignant que la commission n’a pas épargné les anciens réalisateurs, mais s’est plutôt basée sur des critères objectifs dans l’évaluation des œuvres présentées.
Après de longs débats, les membres de la commission se sont mis d’accord sur l’attribution de 70% de la note d’évaluation pour l’originalité du sujet, l’intrigue, la langue et le style du scénario. 15% a été accordé à la compétence du producteur, la faisabilité du projet et l’encouragement des jeunes producteurs, d’un côté, et autant pour la compétence du réalisateur et sa relation avec le secteur cinématographique.
Parmi les 97 projets parvenus à la commission par le biais de la direction des arts scéniques et audiovisuels, ont été retenus 42 projets de longs-métrages, 39 projets de courts-métrages en plus de 6 projets qui nécessitent une aide à la finition et 10 projets d’aide à l’écriture, a rappelé Ben Aziza.
Chacun des projets présentés a fait l’objet d’une étude séparée par les sept membres de la commission, suite à laquelle chacun d’eux a donné sa propre évaluation du projet candidat. Selon les notes attribuées, la commission a procédé à faire le calcul des notes en divisant le total sur sept, au nombre de ses membres. La liste des projets sélectionnés ont été effectuée selon un classement différentiel qui prend en compte la note finale attribuée.
Au sujet de certains projets qui avaient bénéficié d’aides au titre de l’année 2016 alors que leurs producteurs -ou réalisateurs- n’ont pas finalisé leurs films durant les précédentes éditions, Hmaid a déclaré que “le rapport de la commission présenté au ministère des Affaires Culturelles recommande que le producteur honore ses engagements ultérieurs envers le ministère avant qu’un nouveau contrat soit conclu.”
Dans le souci de garantir un maximum de transparence et d’objectivité, il a été également recommandé que “les projets présentés à la commission dans le futur ne portent pas le nom de leurs propriétaires”, a encore déclaré le responsable. S’agissant des estimations du coût de chaque projet, il a appelé à “la nécessité de mettre en place un prototype unique qui fixe les coûts financiers pour tous les producteurs, telle que l’installation d’une application informatique”.
Certains producteurs qui n’avaient pas bénéficié d’une subvention d’encouragement à la production cinématographique, avaient considéré qu’il s’agit d’une “mise à l’écart volontaire”, accusant certains membres de la commission de “manque de connaissances nécessaires du secteur cinématographique” et exprimant par la même leur doute quant à “leur neutralité et intégrité”.
La commission d’encouragement à la production cinématographique est une entité relevant le ministre des Affaires Culturelles, à caractère consultatif qui a été chargée de réaliser une étude sur la réalité du secteur cinématographique en Tunisie ainsi qu’une feuille de route sur les réformes nécessaires à effectuer.
Elle a été créée suite à trois rencontres entre le nouveau ministre, Mohamed Zine El Abidine et une pléiade d’acteurs dans le secteur du cinéma, tenues les 28 septembre, le 5 et le 21 octobre 2016. L’ultime rencontre a été boycottée par certains cinéastes.