Un nouvel accord de jumelage tuniso-français destiné à l’appui du secteur culturel en Tunisie, doté d’une enveloppe financière de 1 million d’euros, sur deux ans, a été signé jeudi 9 courant à Tunis.
Dénommé “Appui au ministère des Affaires culturelles dans la mise en oeuvre de sa politique”, ledit accord de jumelage a été paraphé par Mohamed Zine El Abidine, ministre tunisien des Affaires culturelles, Audrey Azoulay, ministre française de la Culture, et Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Tunisie, au cours d’une cérémonie tenue au siège du ministère à la Kasbah.
L’accord de jumelage stipule la mise en oeuvre de tout un programme d’appui au secteur de la culture en Tunisie dont le mécanisme vise le renforcement des capacités du ministère des Affaires culturelles et de ses institutions, à travers un échange d’expertise avec des institutions similaires de l’UE.
La durée maximale d’un jumelage est de 24 mois et sa gestion administrative et financière est assurée par les partenaires européens.
Les institutions tunisiennes spécialisées partenaires de ce jumelage dont le ministère des Affaires Culturelles sera le principal bénéficiaire aura comme partenaire européen la France, représentée par le ministère de la Culture et de la communication et toutes les institutions spécialisées du pays avec l’aide d’une expertise belge et autrichienne.
Chaque action de jumelage entre la Tunisie et la France aura un chef de projet avec un conseiller résident jumelage (CRJ) pour chaque partie. La mise en place et le suivi des jumelages seront assurés par l’unité de gestion du programme d’appui de l’UE (P3AT) en Tunisie.
La première phase du processus du jumelage commence par identifier les besoins de l’institution publique bénéficiaire et à travers un appel à propositions aux états membres de l’UE pour le choix des partenaires qui seront évalués par un comité établi à cet effet et selon les procédures européennes.
Dans une seconde étape, un contrat de jumelage sera élaboré entre l’institution bénéficiaire et les partenaires européens, selon une programmation et un budget détaillé et notamment selon les priorités du bénéficiaire.
Cet accord devra donc permettra à la partie française d’accompagner le ministère des Affaires culturelles tunisien dans ses projets stratégiques, à l’instar de la décentralisation culturelle et la réorganisation du ministère pour valoriser le rôle des artistes, des associations et de tous les acteurs culturels.
Pour Mohamed Zine El Abidine, cet accord devra “permettre à des actions culturelles de voir le jour et qui augurent déjà de nombreuses attentes à la hauteur du changement continuel de l’après 14 janvier (2011) et la prévalence de la culture comme étant un secteur d’activité de croissance et de développement capable de changer la réalité du pays. ”
Le ministre a aussi parlé d’un accord “important “, qui notamment inscrit la “Tunisie dans ce partenariat classique, traditionnel et historique que représente la France..”.
Il estime que ce nouvel accord vient renforcer cette ambition de la Tunisie de faire de la culture non pas uniquement une activité du ressort de l’Etat mais aussi de l’entrepreneuriat privé et de l’esprit d’initiative citoyenne.
Selon lui, cet accord de jumelage est d’autant plus important “car il s’inscrit dans un cadre plus général de l’UE qui est en train de manifester tout l’intérêt pour défendre la Tunisie”.
Pour Audrey Azoulay, cet accord est important car il s’inscrit dans un programme européen, plus vaste, d’appui à la culture en Tunisie.
Elle estime aussi qu’il s’agit d’une grande première pour le ministère français de la culture qui participe à un tel dispositif de coopération européenne.
“Il nous faut soutenir les créateurs qui par le dynamisme parfois par leur obstination font preuve d’une grande ouverture d’une prise de risque, qui nous montrent par leur vision la réalité de la Méditerranée comme un espace commun”, a-encore dit la ministre.
Outre sa portée administrative, elle considère que le partenariat signé est aussi porteur d’une “vision politique que nous partageons et celle qui se fonde sur la culture comme meilleure défense de la société à long terme”.
L’apport de l’UE a été évoqué par Patrice Bergamini, disant que “l’UE est là pour soutenir, appuyer et financer ce projet de jumelage mais surtout au-delà de ce qu’il y a de plus fort en Méditerranée, sa culture”.
Il a notamment évoqué le lancement d’autres projets de l’UE en Tunisie dont un projet qui devra permettre de financer dans les deux prochaines années une centaine de projets culturels portés par les acteurs culturels de la société civile tunisienne dans les régions.