La commission des finances, de la planification et du développement a adopté, lors d’une séance plénière, tenue jeudi au Bardo, la convention-cadre entre la Tunisie et la Société internationale islamique de financement du commerce, d’une valeur de 310 millions de dollars (environ 682 MDT), destinés au financement des importations de la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR), en pétrole brut et produits pétroliers ainsi que la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), en gaz naturel.
Cette convention-cadre, signée entre la Tunisie et la Société internationale islamique de financement du commerce, le 4 octobre 2016, pour le financement des transactions commerciales, sous la forme d’un contrat Mourabaha, stipule de répondre aux besoins de la société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) en matière d’importation de gaz naturel pour un montant de 150 millions de dollars et à ceux de la société tunisienne des industries de raffinage (STIR) concernant les importations de pétrole brut et des produits pétroliers, moyennant une enveloppe de 160 millions de dollars.
Le député Moncef Sallami a indiqué que la conjoncture économique actuelle exige d’accorder un intérêt à la situation des entreprises publiques et à leur restructuration pour qu’elles puissent retrouver leur capacité productive, au lieu du recours à l’endettement extérieur, ce qui augmente les charges de l’Etat.
Sallami a mis en garde contre le déséquilibre de la finance publique, en cas de financement des entreprises publiques par les dettes extérieures, soulignant que “la garantie de l’Etat au profit des entreprises économiques publiques est la solution de facilité qui approfondit son endettement”.
Le député Mohamed Ben Salem a souligné l’impératif de soutenir les deux entreprises bénéficiaires du financement pour l’obtention de crédits extérieurs, de manière à renforcer leurs capacités et positions sur le marché, qualifiant, d’incitatif et raisonnable, le taux de marge bénéficiaire fixé dans la convention à 2,6%”.
Le président de la commission Mongi Rahoui a appelé à la création d’une direction chargée du suivi des risques liés aux opérations de change, suite à la dépréciation du dinar, indiquant que la convention a été signée en 2016, lorsque le dollar américain par rapport au dinar se situait à des niveaux de change en dessous de sa valeur actuelle, cette dépréciation ayant aggravé l’endettement du pays.
Le député Mohamed Frikha a confirmé les dires de Rahoui et proposé la création d’une commission des experts à la BCT chargée des évolutions du cours de change et du volume de la réserve en devises et en or, outre l’examen de la situation de l’endettement extérieur, sachant que la dette sera remboursée en devises.
Il a souligné que le bilan de la coopération entre la Tunisie et la société internationale islamique de financement du commerce a atteint près de 2,3 milliards de dinars, englobant le financement de 35 projets publics dans les différents secteurs, alors que le volume global du financement de commerce s’est élevé à environ 3,2 milliards de dinars pour 154 opérations.