Si nous n’avions pas grandi dans l’idée que la France, pays des droits de l’Homme et de la démocratie, ne pouvait enfanter de médias irrespectueux de l’éthique qui s’acharneraient gratuitement sur un peuple ou un pays, nous aurions pensé qu’ils seraient peut-être commandités pour enfoncer encore plus la Tunisie. Leur acharnement ne s’adosse même pas sur une connaissance profonde de la réalité tunisienne.
La Tunisie est devenue, pour certains de nos chers confrères français, synonyme de terrorisme. La fameuse phrase «vivier du terrorisme» a d’ailleurs perdu de sa consistance, tombant dans la banalité à force d’être diffusée, écrite et réécrite.
Et pourtant! En France, les attentats ont été plus meurtriers que ceux perpétrés en Tunisie, le nombre de victimes plus élevé et même le nombre d’actes terroristes supérieur à ceux commis en Tunisie.
En France, on évite de parler de terrorisme ou de tout ce qui peut nuire à l’image du pays tout le contraire des médias tunisiens qui sont les premiers à jeter de l’huile sur le feu pour montrer qu’ils sont «neutres, objectifs et transparents» (sic).
En France, la toute récente agression policière et les violences graves commises lors d’un contrôle d’identité dont un acte de pénétration annale subi par le jeune Théo, n’a pas été au centre des préoccupations des droit-hommistes et des médias. Alors que la police des polices (l’Inspection générale de la Police nationale) a retenu, d’après LCI, la thèse de l’accident et non celle du viol. «L’IGPN serait partie sur l’hypothèse d’une opération qui tourne mal… C’est très grave, indubitablement, ça peut être des violences ayant entraîné une infirmité permanente. Mais ce n’est pas un viol».
Pareil incident s’était déroulé en Tunisie, il aurait suscité émeutes, sit-in, marches et communiqués à n’en plus finir de la part des organisations droit-hommistes qui pullulent dans notre pays sans. En France, on parle du trop fort degré de stress des forces de sécurité!
Dans le pays de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, on sacrifie les droits humains et l’intégrité physique aux individus à la stabilité sociale et à l’image de marque de la FRANCE.
Mercredi soir, une explosion dans une rame de métro à Paris est très vite “reconvertie” en un incendie qui aurait été causé par une panne électrique. Intox? Vérité? Toujours est-il que sur les médias français, l’omerta est de mise. Personne n’en parle. On n’a pas intérêt à semer le doute sur la sécurité en FRANCE alors que le tourisme commence à reprendre du poil de la bête.
Pourquoi cet acharnement sur la Tunisie : ignorance? Jeu d’intérêt?
Ces mêmes médias s’acharnent sur la Tunisie «vivier du terrorisme», selon le fameux journal «Le Figaro» qui n’arrête pas d’attaquer notre pays et ternir systématiquement son image.
Au Parlement français, on s’attendrait plutôt à une explosion sociale. Merci pour les maîtres d’œuvre des rapports de renseignement et merci également de se soucier de notre pays surtout après que Nicolas Sarkozy a détruit la Libye sous prétexte de protéger sa population. Les conséquences du drame libyen ont un impact direct non seulement sur notre sécurité mais aussi et surtout sur notre stabilité socioéconomique. Mais bien sûr, la France est INNOCENTE! Ses leaders d’opinion ne cessent d’enfoncer notre pays. Pourquoi? Par ignorance? Pour servir des intérêts et lesquels? Allez savoir.
Dans le “vivier du terrorisme” messieurs dames du Figaro, il y a une lutte au quotidien contre le terrorisme et l’insécurité avec des moyens de loin plus modestes que ceux en possession de la France. Notre confrère Raouf Khalsi rappelait, dans un article publié il y a quelques temps, aux journalistes du prestigieux Figaro qu’ils seraient bien «inspirés de remonter jusqu’à une série de reportages publiés par le journal Libération sur “le jihad des convertis“ dans les années 90 et 2000. Les djihadistes qui avaient rejoint les talibans et Al Qaeda sont aussi français, américains, australiens, allemands, belges…». Mais c’est plus facile de s’acharner sur la Tunisie.
Et pourtant! Ces journalistes, préoccupés par la «question» tunisienne, savent-ils que, en 2015, la Tunisie a été classée première à l’échelle arabe en matière de sécurité avec 57%, d’après un Rapport sur la sécurité arabe et les orientations des citoyens 2015?
Ont-ils parcouru en février 2016 le rapport publié par l’organisme canadien «Protégez-vous» qui a classé la Tunisie comme 3ème pays (sur 130) où il est recommandé de voyager? Savent-ils que notre pays est, selon le classement établi par l’US News, le meilleur 47ème pays au monde avec une moyenne totale de 0,8 sur 10?
La Tunisie reste malgré tout un pays sûr qui a pu tenir le gouvernail Sécurité. Le plus récent rapport «Global Terrorism Index 2016» élaboré par «Institute for Economics & Peace (IEP)» classe la Tunisie à la 35ème place. La Tunisie est mieux notée que la France qui lui succède, avant les USA, la Grande-Bretagne et la Turquie.
Quant au niveau de criminalité dans notre pays, il est au plus bas en comparant à d’autres pays. Des informations que nous trouvons dans la base de données participatives Numbeo dans son rapport «Crime index for country 2016», qui classe 117 pays étudiés de par le monde, du moins sûr au plus sûr. Classée 73ème au monde avec un indice de criminalité de 38,90 et un indice de sécurité de 61,10, la Tunisie se positionne comme le pays le plus sûr en Afrique du Nord.
Alors que le peuple tunisien, handicapé par un leadership politique approximatif et des médias peu soucieux de l’image qu’ils envoient au monde à travers les tableaux noirs qu’ils dépeignent de leur pays quotidiennement, il n’attend pas des médias étrangers qu’ils brossent des portraits idylliques de la Tunisie, ce qu’il veut c’est juste plus d’objectivité dans le traitement de l’information tunisienne sans parti pris et sans animosité gratuite. Notre pays ne peut supporter dans l’état actuel qu’on lui assène d’autres coups de grâce alors qu’il est tombé en disgrâce le jour où le printemps arabe s’est soudainement transformé en un hiver glacial voilé de sang et de larmes!