Riadh Mouakhar, ministre de l’Environnement et des Affaires locales, a reconnu l’existence d’un gap entre les stratégies environnementales et leur concrétisation.
En effet, alors qu’il intervenait, vendredi 10 février, lors d’une séance d’audition tenue par la commission de l’industrie, de l’énergie, des ressources naturelles, de l’infrastructure et de l’environnement, relevant de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mouakhar a souligné que son département vise à assurer un équilibre entre les projets proposés dans le cadre du Plan quinquennal (2016/2020) et leur réalisation effective.
Pour lui, la réalisation de ces objectifs nécessite le renforcement de la gouvernance et la disponibilité de financement. Le ministère œuvre, dans le cadre du plan quinquennal, à la réalisation de trois stratégies reposant sur la mise en place d’un développement durable, la lutte contre les changements climatiques et l’encouragement des projets dans l’économie verte.
Le plan consacre une enveloppe de 1570 millions de dinars (MDT) pour la réalisation de projets relatifs à l’assainissement rural et urbain (970 MDT), des projets pour la création d’unités et des décharges de contrôle et de gestion des déchets, outre leur valorisation (250 MDT). Il s’agit en outre de projets d’amélioration de la qualité de vie (75,8 MDT).
Le plan quinquennal prévoit, également, la réalisation de projets pour lutter contre les changements climatiques et pour assurer le suivi et le contrôle environnemental.
Par ailleurs, le ministre a avancé que son département est en train de préparer un code des collectivités locales qui garanti des avantages au profit des cadres des municipalités afin de renforcer les compétences de l’autorité municipale à lutter contre la pollution et les déchets.
Le ministère compte, dans le cadre de ce plan, mobiliser des ressources financières, d’une valeur de 106 millions de dinars, sous forme de dons, pour réaliser certains projets, tels que la promotion du lac de Bizerte, le renforcement de la gouvernance environnementale des activités industrielles à Gabès et la réalisation d’une étude de gestion des ressources chimiques au bassin minier.
Le député Ismail Ben Mahmoud a considéré que les projets présentés dans le cadre du plan de développement, demeurent inefficaces pour le citoyen, tant qu’ils n’arrivent pas à changer la situation environnementale dans le pays.
Le député Chefik Ayadi a mettre en place des unités de valorisation des déchets, s’interrogeant sur les efforts du ministère en matière de protection des côtes Sud à Gabés et Sfax.
Pour Ayadi, les régions les plus endommagées par la pollution devraient être prioritaires pour bénéficier des financements destinés à la lutte contre ce phénomène.
Le député a dénoncé ce qu’il appelle ” le silence de l’Etat ” face aux dégâts causés par les activités industrielles dans les zones côtières de Sfax, accusant “les lobbies de l’énergie et des mines ” d’être responsables de cette situation.
Adnene Haji a appelé le ministère à intervenir de manière urgente pour stopper les infractions commises à l’encontre de l’environnement au bassin minier de Gafsa.
D’après le député, la compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a contrevenu aux dispositions du code des mines, menaçant par ses activités polluantes la santé et l’environnement dans la région.