“La simple idée de voir les oasis du Sud attaquées par le redoutable insecte du charançon rouge ou de voir les oliveraies tunisiennes contaminées par la bactérie Xylella Fastiduosa, peut effrayer tout tunisien, car les dattes et l’huile d’olive sont les socles de l’agriculture tunisienne, les principales cultures de la Tunisie et représentent une source importante de devises”, a déclaré, lundi à Hammamet, le secrétaire d’Etat chargé de la production agricole, Omar El Behi.
La production de l’huile d’olive a atteint plus de 100 mille tonnes, en 2016, et la valeur des exportations des dattes a atteint jusqu’à ce jour 240 Millions de dinars (MD), soit une augmentation de 40%, par rapport à la même période de l’année écoulée.
“Il faut protéger ces filières à forte employabilité et qui rapportent beaucoup à l’économie du pays”, a déclaré El Behi à l’agence TAP, en marge d’un atelier “d’échange sur les ravageurs des cultures au Maghreb: Le charançon rouge du palmier et la bactérie Xylella Fastiduosa et la mise en place du réseau maghrébin pour la protection des plantes”.
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Selon le secrétaire d’Etat, le charançon rouge a touché des milliers de palmiers d’ornement, notamment, dans les gouvernorats de Tunis et la Manouba. Le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour anéantir les foyers de ces bactéries et éviter leur propagation, a-t-il rassuré, soulignant la nécessité de la prévention, la coordination et l’échange d’information entre les pays de l’UMA (Union du Maghreb Arabe) pour mettre en place une politique unifiée de lutte contre les deux ravageurs.
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La coopération entre les pays de la région, prévoit, dans ce sens, la mise en place d’un manuel de procédures comportant tous les scénarios possibles et les plans d’actions adéquats en se basant sur une approche scientifique. Déjà, une circulaire publiée, le 27 décembre 2016, par le ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, stipule l’interdiction de l’importation des plants d’olives et des plantes ornementales.
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Cette interdiction intervient, d’après Omar El Behi, en raison de l’absence en Tunisie des capacités nécessaires au niveau des analyses et du contrôle.
Il a, toutefois, fait savoir que des commissions régionales veillent sur le contrôle de l’introduction de l’Xylella Fastiduosa et que le contrôle à été intensifié au niveau des frontières terrestres et des ports en coordination avec les ministères de l’intérieur et de la défense pour éviter l’introduction de plantes infectées par ces ravageurs.
Pour sa part, le représentant de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) et coordinateur de son bureau sous régional pour l’Afrique du Nord, Lamourdia Thiombiano a indiqué que le charançon rouge à été signalé dans une oasis en Mauritanie et que la situation n’est pas encore totalement maîtrisée.
Ce ravageur, a-t-il avancé, présente des risques importants pour les oasis et peut avoir des conséquences économiques énormes, sachant que les oasis couvrent 350 mille hectares en plus des exportations de dattes, plaçant ainsi l’Afrique du Nord aux premiers rangs.
Et d’ajouter que la non éradication du charançon rouge risque de compromettre le développement économique et social ainsi que la sécurité alimentaire de milliers d’habitants des pays de l’Afrique du Nord.
Concernant la bactérie Xylella Fastiduosa apparue, en 2013, au Sud Italien, il a déclaré qu’aucun cas n’a été signalé en Afrique du Nord, mais la situation semble être aggravée dans son foyer, vu la propagation de la bactérie en Europe, à savoir en France, en 2015, et en Espagne, à la fin de 2016.
Il a fait savoir, par ailleurs, que le cadre de programmation pays entre la Tunisie et la FAO est en cours de finalisation par les équipes techniques du ministère de l’agriculture et de la FAO et devra être signé vers la fin du mois de février.
Selon les premières consultations, ce cadre de programmation qui s’étend sur une période de 4 ans devra être axé notamment sur la protection des végétaux.
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