Les récentes prévisions de la Banque centrale de Tunisie (BCT) ont revu légèrement à la hausse le taux de croissance du PIB pour 2017, soit 2,3% contre 2,2% estimé en octobre dernier.
Selon le rapport sur “les évolutions économiques et monétaires en Tunisie et les perspectives à moyen terme ” publié lundi 13 courant par la BCT, les prévisions de croissance pour 2018 devraient s’établir aux alentours de 2,8%.
“La croissance économique qui a pâti de deux années moroses, devrait se maintenir sur une tendance haussière graduelle en 2017 et 2018”, souligne le rapport. Quant à la croissance économique, évaluée aux prix constants 2010, elle devrait se maintenir, en 2016, sur une trajectoire légèrement ascendante avec un taux annuel de 1,3%, contre 1% en 2015, avant de passer à 2,3% et 2,8% en 2017 et 2018 respectivement.
La révision à la hausse a touché, essentiellement, la production agricole qui pourrait bénéficier de conditions climatiques plus favorables.
Hors agriculture, la croissance a été revue légèrement à la baisse pour s’établir à 2% en 2017 et à 2,5% en 2018, contre 2,2% et 2,6%, prévus précédemment.
S’agissant du taux d’inflation en 2016, le rapport précise qu’il a été à son plus bas niveau depuis 2012, soit 3,7%, contre 4,9% une année auparavant, en dépit de la résurgence des tensions inflationnistes vers la fin de l’année, portant le taux d’inflation à 4,2% en GA, en décembre 2016.
En revanche, la BCT a relève une plus grande persistance de la composante sous-jacente de l’inflation (hors alimentaire frais et administrés) qui s’est maintenue sur un palier relativement élevé, soit 5,2%, contre 5,3% en 2015.
Les perspectives de l’inflation sont orientées à la hausse avec un taux de 4,8% au terme du premier trimestre 2017 et un taux moyen de 4,7% pour toute l’année 2017.
Selon la BCT, la politique budgétaire est de plus en plus contrainte par la hausse structurelle des dépenses courantes et la faiblesse des ressources, limitant ses marges de manœuvre pour mener une politique contra-cyclique.
La balance courante demeure fragilisée par l’ampleur du déficit énergétique, la part de plus en plus grandissante des importations non productives et par un secteur touristique qui peine à se relever, exacerbant les pressions sur les réserves de change.
La BCT a noté le renforcement des crédits à l’économie, au cours de l’année 2016, bénéficiant aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers, ainsi que la poursuite des pressions sur la liquidité bancaire dans le sillage d’un déficit courant toujours important, induisant un déséquilibre permanent entre l’offre et la demande de devises sur le marché des changes et une intervention accrue de la BCT sur ce marché pour lisser ce déséquilibre, en plus de l’effet de la hausse importante des billets et monnaies en circulation.