La masse monétaire au sens large (de M3), a progressé de 6,6% en moyenne annuelle en 2016, contre +5% uniquement en 2015. Cette évolution est principalement, attribuée à la forte augmentation des créances nettes sur l’Etat (+21,8% ou +2.792 MDT) mais aussi à celle des concours à l’économie (+8,2% ou +5.247 MDT), selon la note sur “les Evolutions Economiques et Monétaires ainsi que les perspectives à moyen-terme”, que vient de publier la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
La monnaie a, toutefois, connu une destruction importante en relation avec la baisse des créances nettes sur l’éxtérieur de -2.854 MDT.
Les dépôts se sont inscrits en hausse quasi généralisée en 2016, par rapport à 2015. On relève, particulièrement, une accélération de l’épargne des ménages notamment dans les comptes spéciaux d’épargne. Cette évolution pourrait refléter un comportement de reconstitution de l’épargne après les augmentations salariales enregistrées au début de l’année 2016, selon l’institut d’émission.
Quant aux crédits à l’économie, ils se sont inscrits sur une pente haussière en 2016. En
glissement annuel, ils ont terminé l’année avec une évolution de +9,6% contre +6,2% une
année auparavant. Cette évolution porte la marque de l’accélération conjointe des crédits
aux professionnels et de ceux accordés aux particuliers.
Les crédits aux particuliers ont progressé de 87,7% entre 2015 et 2016, tirés principalement par une hausse significative des crédits à la consommation.
Quant aux crédits aux professionnels, l’essentiel de leur progression a concerné les crédits à MLT (moyen et long termes) accordés au secteur des services et les crédits à CT (court terme) accordés à l’industrie. Il est, toutefois, à préciser que l’accroissement des crédits à MLT aux services est imputable, en grande partie, au financement bancaire de l’acquisition de la licence 4G par les trois opérateurs Télécom.
Les tensions sur la liquidité resurgissent
Après une légère détente relevée en octobre 2016, les tensions sur la liquidité ont resurgi de nouveau, portant la marque des effets restrictifs émanant, notamment, de la persistance d’un déficit courant important, de la hausse significative des billets et monnaies en circulation et d’un recours plus intense du Trésor aux ressources intérieures, pour combler le manque de ressources extérieures.
Les opérations de politique monétaire ont atteint leur plus haut historique, en décembre 2016 avec 7.476 MDT en moyenne, contre 5.385 MDT en décembre 2015, soit une augmentation de 2.091 MDT.
Le niveau d’intervention de la Banque centrale a permis d’équilibrer le marché et de réduire les fluctuations du taux du marché monétaire autour du taux directeur, consacrant ainsi ce dernier comme un instrument privilégié dans la conduite de la politique monétaire.