Les médias tunisiens ne vont pas tarder à se tourner vers le numérique qui s’immisce partout y compris dans l’univers de la presse. Or, l’incroyable flux de données en ligne nécessite un accompagnement des journalistes pour réussir une mue d’un mode de “slow journalism” à un journalisme moderne qui suit les tendances du numérique et une véritable transition digitale qui exige, entre autres, la formation et le recrutement, pour plus de crédibilité et d’efficience, de nouveaux profils professionnels, dont les data analysts (analystes de données) et les facts checkers (vérificateurs de faits).
C’est dans ce contexte, que le premier Data Driven Journalism Hackathon, une compétition de deux jours et un travail de groupes composés de journalistes, étudiants, développeurs, designers et analystes de bases de données (data), a été lancé, samedi, à Tunis, par la task force “TUNe.GOV Society” ou OpenGov.tn en collaboration avec le Centre africain de perfectionnement des journalistes et des communicateurs (CAPJC) et la Fondation allemande Friedrich Naumann pour la liberté,
Quatorze équipes de jeunes et adultes, professionnels et débutants dans le monde des médias, du design web et de l’analyse des données, dont 15 personnes venues de Sfax, ont été formées, dans le cadre de ce concours, à l’espace Startup Haus au centre de Tunis. Elles seront coachées par des professionnels et seront en lice pour gagner cette compétition.
L’équipe lauréate va bénéficier d’une formation et d’un accompagnement du magazine web INKYFADA (spécialisé dans l’investigation) ou du cabinet de conseil spécialisé en intégration de systèmes TARGA.Consult.com.
Ce nouveau concept de data journalisme consiste à collecter, dans le cadre d’un travail de groupe, des données de différentes sources sur un sujet d’actualité ou d’interêt commun et d’utiliser ces données pour produire une ” story ” pour la presse.
Il permet aux journalistes et à leurs partenaires (développeurs, inphographistes…) de pratiquer, en groupe, les techniques de vérification et d’analyse des données et de produire ensuite un contenu cohérent ou une ” news ” appuyée par des infographies ou des schémas d’explication à publier par un média.
Selon Sadok Hammami, directeur du CAPJC, les médias en Tunisie sont en retard par rapport à ce qui se passe dans le domaine du numérique.
“L’industrie des médias a besoin d’innovation. Elle doit se développer avec les jeunes et profiter de leurs talents du numérique “, a-t-il déclaré à l’ouverture du Hackaton.
Le CAPJC va organiser, à cet effet, le premier colloque international, les 1er et 2 mars 2017 sur le thème ” la transition digitale des médias”.
D’après les conférenciers, présents à cette première journée du Hackaton, les Datas (bases de données) sont les nouvelles richesses du monde. Les journalistes ont interêt à s’initier et se perfectionner dans l’analyse de ces données pour les faire parler et partant informer et raconter des histoires assimilables au grand public.