“Un retour rapide du déficit commercial à des niveaux maîtrisables est fortement recommandé”, a fait savoir la Banque Centrale de Tunisie (BCT), estimant que “le dérapage du déficit commercial continue à exercer davantage de pressions sur le taux de change du Dinar vis-à-vis des principales monnaies ainsi que sur l’équilibre du secteur extérieur de la Tunisie”.
La BCT a fait état, dans une note d’analyse des échanges commerciaux, pour l’année 2016, publiée sur son site web, du niveau exorbitant du déficit de la balance courante, lequel a atteint 8,9% du PIB en 2016.
Ainsi, l’Institution d’émission a recommandé d’assurer une meilleure maîtrise de ce déficit, à court terme, en confirmant la reprise de l’activité de la filière des mines, phosphates et dérivés au rythme normal et en mettant en place une nouvelle politique énergétique qui s’articule autour de la diversification des sources d’énergie en l’occurrence l’exploitation des énergies renouvelables (solaires, éoliennes, etc.) et l’ accélération des investissements dans les domaines d’exploration et de développement, vu la poursuite du fléchissement de la production nationale des hydrocarbures au cours de ces dernières années qui a contribué sensiblement à la détérioration de la balance énergétique dont le déficit est devenu structurel.
Elle a suggéré, en outre, de maîtriser le dérapage des importations essentiellement des biens de consommation effectuées par les sociétés résidentes et qui affectent le niveau des avoirs en devises.
Sur le moyen terme, la BCT estime qu’il est ” impératif de revoir le modèle économique actuel qui a atteint ses limites surtout pour le régime off shore dont la contribution à la valeur ajoutée et aussi à l’enrichissement des avoirs en devises sont réduites “.
Dans ce cadre, la BCT a considéré nécessaire d’opter pour l’assainissement du climat des affaires et l’encouragement des investissements dans les secteurs à haute valeur ajoutée et leurs diversifications, ce qui permettra de propulser les exportations des marchandises et des services.
Elle a mis l’accent, également, sur la nécessité d’adopter des réformes susceptibles d’encourager les investissements des sociétés résidentes, étant donné que leurs exportations garnissent les réserves en devises du pays et atténuent par conséquent la pression sur le taux de change du Dinar vis-à-vis des principales devises.