Six mois après avoir inauguré une desserte Tunis-Alger, Nouvelair confirme son intérêt pour ce segment en particulier et le marché algérien en général.
En janvier, la deuxième plus importante compagnie aérienne du pays a conclu une convention de coopération avec la –nouvellement créée- Chambre Tuniso-Algérienne de Commerce et d’Industrie (CTACI) octroyant des avantages aux adhérents de cette structure. Il s’agit, outre un supplément de 5 kilos pour la franchise bagages, d’une réduction de 15% sur le tarif -275 dinars tunisiens pour un billet en aller retour- en hors taxe. A quoi s’ajoute le fait que «nous avons des tarifs très compétitifs en raison de la structure de nos coûts», souligne Hédi Abbassi, directeur général adjoint par intérim.
Signe de sa grande volonté de miser sur les relations tuniso-algériennes comme levier de développement sur le marché algérien, c’est Nouvelair qui a proposé à la CTACI la conclusion de cet accord de coopération, révèle son président, Moez Brahimi. «D’autres compagnies nous ont sollicité, mais nous avons choisi Nouvelair, notamment en raison de la facilité de contact avec ses pilotes», souligne M. Brahmi.
De son côté, Mondher Ben Salem, directeur de la Chambre Tuniso-Algérienne de Commerce et d’Industrie, voit la conclusion de cet accord comme une sorte de déclencheur pour l’organisation qu’il co-pilote. Cette manifestation vise à «mettre les jalons à la suite de la conférence sur l’investissement Tunisia 2020 dont, rappelle-t-il, l’Algérie a été l’un des sponsors».
Pour ce faire, et après avoir jusqu’ici «agit discrètement», la CTACI en particulier et d’une façon générale la société civile doit, selon M. Ben Salem, «assumer et jouer son rôle dans le renforcement des relations économiques, culturelles et sociales entre les deux pays».
Cela tombe bien, puisque la communauté des affaires, elle, ne demande pas mieux. Elle demande même plus. Selon Dr H. Zertal «il y a des opportunités à saisir en ces temps de crise économique. Il y a beaucoup de Tunisiens qui veulent investir en Algérie et d’Algériens qui veulent investir en Tunisie. Mais le problème c’est la distance».
Le patron du groupe Zad Pharm voit un grand potentiel par exemple avec Constantine et les 17 wilayas qui l’entourent. Mais pour qu’il puisse être exploité «il faudrait qu’il y ait une liaison aérienne avec la Tunisie. Le taux de remplissage des vols ne sera pas important au début. Mais il augmentera par la suite notamment grâce au tourisme médical».
La demande n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Certes, les trois rotations hebdomadaires de Nouvelair en direction de l’Algérie ne sont pour l’instant pas rentables, mais «nous travaillons pour l’avenir», assure Hédi Abbassi. Ce manque de rentabilité, le patron de Zad Pharm l’impute au fait que «Nouvelair a le mauvais jour (mardi)». Nouvelair n’y peut rien, puisque les «bons jours» sont exploités par Tunisair Express qui, observe un responsable de la compagnie privée, «avait le monopole sur le voisinage» jusqu’en 2015.
Malgré cela, Nouvelair est en train d’étudier la possibilité de mettre en place des vols vers Constantine et l’entourage d’Alger. Pour mener à bien l’étude des opportunités de développement, un cadre de Nouvelair va être dépêché en Algérie pour une mission de longue durée.