Selon Abdallah Rabhi, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, chargé des Ressources hydrauliques et de la Pêche, le nouveau code des eaux sera soumis, dans quelques semaines, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
En marge d’un forum politique sur “la gestion participative de la ressource en eau dans un contexte de changement climatique dans le bassin versant de Oued Rmel (Zaghouan) ou Bewater”, Rabhi a précisé que ce code remplacera celui de 1975.
Le nouveau code se caractérise par l’importance accordée au volet de la gouvernance dans le secteur, et stipule la création de conseils régionaux de l’eau afin de mettre en place les bases d’une approche participative de gestion de l’eau tout en favorisant l’établissement d’une nouvelle relation avec les groupements de gestion de l’eau qui représentent un maillon de base mais souffrent, néanmoins, de plusieurs défaillances.
Ce code vise à décentraliser la gestion de l’eau, mettre fin à la surexploitation des réserves en eau, préserver les ressources hydrauliques de la pollution, prendre en considération la contribution de la société civile au domaine de la gouvernance de l’eau.
Sihem Jebari, chercheuse et coordinatrice du projet, a rappelé que l’approche BeWater essaye de promouvoir la relation entre la science et la société, au bassin versant de Oued Rmel (Zaghouan). Il a permis d’identifier six défis à relever à savoir, la quantité de l’eau, la qualité de l’eau, le développement agricole, les ressources humaines, l’emploi et la gestion des forêts, outre l’identification de 19 options de gestion de l’eau et de l’aménagement du bassin versant, a-t-elle ajouté, citant, à ce propos, l’amélioration du traitement des eaux usées et une meilleure gouvernance des ressources forestières.
Il s’agit, aussi, de développer de nouvelles techniques de conservation des eaux et du sol (CES), outre l’utilisation des techniques d’économie d’eau dans le secteur agricole, la réduction des pressions exercées par les citoyens sur les forêts et l’implication des acteurs dans toutes les étapes de la prise de décisions.
Le bassin versant de Oued Rmel est représentatif des zones semi-arides avec des précipitations qui ne dépassent pas 450 millimètres représentant la moyenne annuelle des précipitations de la plupart des villes.
Le coût de ce projet (octobre 2013/ mars 2017) est estimé à 3,5 MDT (2,9 MDT mobilisés par l’UE et 0,6 MDT par les pays participants) et couvre 4 pays du bassin méditerranéen (Tunisie, Espagne, Chypre, Slovénie).
A rappeler que l’amendement du code des eaux a démarré en 2009, mais a été entravé suite à la révolution avant d’être relancé dans un cadre participatif entre les structures du ministère de l’Agriculture, des chercheurs et la société civile.