“La tarification de l’eau d’irrigation pour les périmètres publics irrigués ne couvre que 30% des dépenses d’exploitation et de maintenance”, a fait remarquer le directeur général du génie rural et de l’exploitation des eaux au ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Ridha Garbouj.
Il a ajouté, mercredi, à l’ouverture d’un débat national sur la politique tarifaire de l’eau d’irrigation que la non couverture de l’ensemble des dépenses de l’eau d’irrigation dans ces périmètres a engendré des dettes pour les différents intervenants dans le système d’irrigation des périmètres irrigués publics.
Les dettes des agriculteurs provenant de l’irrigation des périmètres agricoles publics irrigués s’élèvent à 50 millions de dinars (MD). Elles sont réparties entre les dettes des associations d’intérêt commun qui couvrent 90% des terres irriguées publiques (37 MD), les dettes des agriculteurs privés des commissariats au développement agricole (11,4 MD) et celles des sociétés de mise en valeur et de développement agricole (SMVDA) à hauteur de 1,7 MD.
Garbouj a considéré que la politique tarifaire actuelle fixée à 350 millièmes/m3 ne couvre pas le coût réel d’un m3 lequel est estimé à 515 millimes, appelant à la nécessité d’adopter une nouvelle politique tarifaire pour couvrir les dépenses n’impactant pas l’équilibre du système afin de garantir la durabilité des périmètres publics irrigués.
Les frais d’approvisionnement en eau d’irrigation dans ces périmèrtres n’ont pas été révisés depuis l’année 2002 lorsque les frais assuraient la couverture de tous les coûts d’irrigation. La couverture a ainsi régressé en 2016, pour se situer à 55% des coûts d’exploitation et de maintenance et encore baissé par la suie pour s’établir à 30% en 2016.
Le responsable a indiqué que l’instauration d’un dialogue sur la politique tarifaire de l’irrigation vise à communiquer avec l’ensemble des bénéficiaires du système d’irrigation des périmètres irrigués publics et leur participation aux côtés des organisations agricoles et administrations concernées à l’élaboration de visions instituant une nouvelle politique des prix dans les périmètres irrigués publics, ces derniers représentant 8% du total des périmètres cultivés dans le pays.
A ce titre, des ateliers de communication avec les agriculteurs seront organisés au cours des mois d’avril et mai 2017 dans 12 gouvernoras, à savoir l’Ariana, la Manouba, Bizerte, Siliana, Béja, Nabeul, Jendouba, Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa et le Kef.
Le dialogue national sur la politique des prix des eaux d’irrigation s’inscrit dans le cadre d’une étude d’évaluation en vue de la révision et la définition de la politique tarifaire et son adaptation au vécu. Cette étude est financée par la banque allemande de développement.