La ministre des finances Lamia Zribi a souligné, lundi, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) que “le gouvernement a décidé de céder la part de l’Etat dans la société Carthage Cement, signalant que les procédures sont à leurs premières étapes”.
Elle a fait savoir, dans une déclaration à la presse, à l’issue d’une séance d’audition tenue avec la commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et du contrôle de gestion des deniers publics, que “la décision de cession de la part de l’Etat dans la société, active dans un secteur stratégique, est due aux problèmes financiers et difficultés que cette dernière connaît aux plans de la production et de l’exportation”.
Zribi a également imputé cette décision à l’incapacité de la société à respecter ses engagements envers les banques, indiquant que l’Etat a versé les liquidités nécessaires pour lui permettre de faire face à un endettement qui atteint les 500 millions de dinars, l’Etat est également intervenu pour rééchelonner les dettes de “Carthage Cement” avec les banques et lui a accordé un prêt de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), outre la réservation d’un quai aux ports de Radès et la Goulette.
Elle a avancé que la structure financière de la société est complexe, ce qui a incité l’Etat a permettre à la société “Al Karama Holding” et au chargé des litiges de l’Etat de négocier avec le partenaire dans la société pour trouver une solution à la crise et préserver les petits porteurs ainsi que les postes d’emplois en son sein.
Le directeur général de la société “Carthage Cement” Ibrahim Sanaa a souligné que l’augmentation du coût de production de 91 millions de dinars et le retard enregistré dans le circuit de production sont les causes de la détérioration de la situation financière de la société et de l’approfondissement du problème de la commercialisation, vu l’augmentation de la production de ciment et la stagnation de la demande estimée à 7 millions de tonnes par an.
Sanaa a fait savoir que la fermeture de la plupart des issues vers le marché algérien, à savoir Essakia, Bouchebka et El Brij a provoqué une guerre des prix sur le marché local, d’où la nécessité d’accorder l’intérêt requis à l’exportation pour promouvoir le secteur.
Adel Grar, directeur général d'”Al Karama Holding” a souligné que le transfert de la société à un investisseur capable de renflouer la société est l’une des solutions plausibles, la décision du changement de propriété ne devant, toutefois pas, nuire à la pérennité de la société.
Il a fait remarquer que l’usine “Carthage Cement” et la qualité de sa production, considérée comme l’une des meilleures qualités de ciment, constituent des facteurs à même de conférer une valeur ajoutée à la société lors de sa vente.