Dans une récente analyse intitulée «les évolutions économiques et monétaires ainsi que les perspectives à moyen-terme», la Banque centrale de Tunisie (BCT) relève, ce qu’elle appelle, “la résurgence des tensions sur les prix à la consommation, au dernier trimestre 2016 et au début de 2017”.
Selon la BCT, cette résurgence a accéléré la tendance haussière du taux d’inflation, qui pourrait atteindre, selon les dernières prévisions de court terme de la BCT, un taux moyen de 4,6% au 1er trimestre 2017 contre 3,4% une année auparavant. Cette tendance à la hausse des prix devrait se poursuivre, quoiqu’à un rythme plus lent.
Sur une base annuelle, les nouvelles projections tablent sur une hausse moyenne des prix à la consommation de 4,7% en 2017 avant de revenir à 4,5% en 2018, contre 5% et 4,2% estimés en octobre dernier.
La révision à la baisse de la prévision du taux d’inflation, pour l’année 2017, a touché essentiellement les prix des produits alimentaires frais et administrés. Au-delà des périodes de soudure entre les campagnes de production -qui occasionnent un comportement de marge marquant et excessif au niveau des circuits de distribution-, la hausse attendue de la production agricole devrait atténuer la hausse des prix des produits frais au cours de la période à venir.
Au niveau des produits administrés, la révision à la baisse est expliquée notamment par une hausse moins forte que prévue des tarifs de l’électricité et du gaz, ainsi que l’inactivation du mécanisme d’ajustement automatique des prix à la pompe en janvier 2017.
Notons que la hausse récente des prix internationaux de l’énergie et la dépréciation du dinar vis-à-vis du dollar américain devraient plaider en faveur d’une éventuelle activation dudit mécanisme.
En revanche, la prévision de la composante fondamentale de l’inflation, mesurée par l’indice des prix hors produits alimentaires frais et administrés, a été sensiblement revue à la hausse. Elle pourrait atteindre 5,7% en 2017 et 5,1% en 2018 contre 5% et 4,6% estimés précédemment.
Cette «surchauffe» des prix à la consommation résulterait de la conjonction de plusieurs facteurs inflationnistes en perspective. On trouve principalement le relèvement des droits de douane et de la TVA pour un certain nombre de produits et de services (Loi de finances de 2017), les effets de la dépréciation passée du dinar vis-à-vis des principales devises, l’entrée en vigueur de l’accord sur la hausse des salaires dans le secteur privé, et les effets de second tour d’une éventuelle hausse des prix à la pompe. En revanche, les perspectives d’une demande de consommation en croissance modérée devraient contribuer à l’atténuation de l’inflation sous-jacente, note la BCT.