De 22% à 50% des femmes, dans certaines régions, sont au chômage en Tunisie contre 15% des hommes, a révélé mardi la conseillère du ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi,Monia Raïs Mghirbi.
“40% des femmes diplômées du supérieur sont au chômage”, a ajouté la conseillère du ministre, qualifiant tous ces chiffres d’ “élevés” et “inquiétants”.
Mme Mghirbi s’exprimait lors d’une conférence-débat sur “La gestion de la diversité genre et l’accès aux postes de décisions dans le secteur privé” organisée par l’Académie des femmes cheffes d’entreprises en Tunisie en partenariat avec l’Organisation internationale du travail.
L’intervenante a souligné dans ce sens que tous les ministères en charge de l’application du plant quinquennal 2016-2020 adoptent l’approche du genre dans leur programmes et projets, et ce dans le cadre de la stratégie gouvernementale pour l’égalité Homme-Femme.
“L’adoption de l’approche genre ne signifie pas le lancement de projets parallèles aux stratégies nationale, il s’agit de prendre en considération les particularités de l’emploi des femmes en Tunisie et le renforcement de leur intégration dans le marché du travail”, a-t-elle souligné.
Le ministère de la Formation professionnelle et de l’emploi œuvre à assurer tous les mécanismes favorisant l’employabilité des femmes, comme les stages d’insertion à la vie professionnelle, le programme Forsati et le système du Contrat-Dignité destiné aux diplômés du supérieur au chômage, a-t-elle précisé.
Et d’ajouter: “Le ministère a entrepris une réforme du système de formation professionnelle sur le moyen et long terme afin d’améliorer la qualité de la formation, d’augmenter les possibilité d’hébergement des jeunes femmes et hommes et de sensibiliser les femmes à l’importance de la formation professionnelle en leur présentant les opportunités d’emploi qu’elle offre.
La présidente de la chambre nationale des femmes chefs d’entreprises Raoudha Ben Saber a indiqué pour sa part que trois thèmes de formation seront choisis lors de cette conférence-débat pour former les femmes cheffes d’entreprises en matière d’accès aux postes de décisions.
Elle a dans ce sens appelé à ôter tous les obstacles qui entravent le travail de la femme, dans tous les domaines, surtout que “les femmes jouissent de niveaux de compétence et de professionnalisme élevés”.
Badra Alawa, représentante de l’organisation internationale du Travail, a mis l’accent sur l’impératif de garantir le climat nécessaire permettant de faciliter l’accès des femmes aux postes de décisions, en développant la loi relative à l’emploi et à la protection sociale et en assurant les mécanismes nécessaires à cela.
Elle a également appelé à travailler sur un “changement des mentalités et du regard réducteur porté sur la femme dans plusieurs pays arabes”.
Emna Oueslati, professeure à l’université de la Manouba, a recommandé de revoir les politiques de recrutement dans les entreprises en faveur des femmes et d’augmenter le nombre des cellules d’écoute au sein des sociétés.
Elle a également appelé à multiplier les sessions de formations pour développer les compétences des femmes et de mettre en place des structures de soutien capables d’aplanir les obstacles que rencontrent les femmes dans leur vie active.