Pour fêter le 8 mars, Journée Internationale de la Femme, l’universitaire féministe Ilham Marzouki sous l’égide de l’Association tunisienne des Femmes démocrates (ATFD) a préparé une performance théâtrale sur le thème de l’Egalité dans l’héritage qui sera présentée le mardi 7 mars à 19H00 à la salle quatrième art. Elle sera suivie d’un débat.
Intitulée “Terka”, cette performance artistique (30 minutes) a été montée par un groupe de neuf jeunes de l’Association, encadrés par Lobna Mlika, comédienne au sein de la troupe du théâtre national.
Monia Ben Jemia, présidente de l’ATFD a, dans une déclaration à l’agence TAP, tenu à rappeler qu’en 2016, il y a eu une initiative de 26 députés pour améliorer la loi inégalitaire entre l’homme et la femme sur l’héritage. Hélas, ce ne sont que quelques améliorations mais sans la suppression totale de l’inégalité. Et c’est un recul par rapport à la pensée de Bourguiba et Tahar Haddad !
La pièce fait appel au discours de Bourguiba prononcé le 18 mars 1974 (d’une durée d’environ cinq minutes).
La pièce parle du présent des femmes et de leur misère économique, avec humour et parfois dérision pour mieux toucher un grand public et pas seulement des militants déjà acquis à une cause.
La pièce sera filmée par le réalisateur de cinéma Samed Hajji afin qu’elle puisse tourner, par la suite, dans les régions et les télévisions et servir de support à un débat national dont l’objectif final est de changer la loi inégalitaire.
L’égalité de l’héritage existe déjà dans d’autres pays musulmans : Turquie, Azerbaidjan, Ouzbekistan et en Iran il y a un projet en cours. Alors pourquoi pas chez nous ?
Dans notre pays, précise de son côté, Emna Ben Miled, membre de la commission de l’Université féministe Ilhem Marzouki “nous avons aboli l’esclavage, en 1846, avant la France et avant les Etats-Unis ! Bien qu’il existe des versets coraniques sur l’esclavage. Les obscurantistes d’aujourd’hui prétendent nous interdire de réinterpréter le coran alors que nos ancêtres l’ont fait il y a déjà 171 ans ! Et au 20ème siècle nous avons aboli la polygamie. Les Tunisiens ont une tradition d’Islam très ouvert sur le monde moderne et notre nouvelle constitution de 2014, admet dans son article 23, l’égalité totale entre les droits des citoyens et les droits des citoyennes”.