Le député Moncef Sellami estime que la justice n’a pas pour le moment les moyens de lutter efficacement contre la fraude fiscale et son corollaire la corruption. “La justice tunisienne est dans un état totalement désorganisé”, a-t-il-dit dans une récente interview accordée à l’Economiste Maghrébin.
Il pense que “tant qu’on n’a pas les moyens institutionnels, entre autres la justice, pour combattre la fraude fiscale et la corruption, il importe d’explorer d’autres pistes. Et la seule piste qui me paraît la plus efficace, c’est le ministère des Finances qui doit mettre en place une cellule d’investigation qui doit enquêter sur le terrain sur toute évasion fiscale et sur les signes extérieurs de vie des personnes en fraude du fisc”.
Concrètement, il s’agit de créer au niveau du ministère des Finances un pôle spécialisé dans la lutte contre l’évasion fiscale, à savoir un pôle d’investigation.
Pour lui, il faut demander à tous ceux qui construisent des villas de luxe et des immeubles dans des quartiers chic comme celui des Berges du Lac de Tunis et un peu partout en Tunisie d’où vient l’argent mobilisé pour se permettre tout ce luxe.
Car il y a de fortes présomptions pour que cet argent provienne de la contrebande. Il faut contrôler le rythme de vie par exemple de certains fonctionnaires de l’administration. Cela pour dire qu’il faut de l’investigation. Il n’est pas normal qu’un fonctionnaire qui perçoit un salaire de mille cinq cents dinars ou de deux mille dinars puisse se permettre de construire une villa de 2 millions de dinars.
L’idéal serait, toutefois, pour Moncef Sellami, d’enclencher une réforme fiscale avec à l’horizon l’institution de l’équité fiscale.
“Je ne comprends pas pourquoi moi je paie plusieurs impôts et que les ressources collectées aillent bénéficier à d’autres personnes qui gagnent des milliards et qui ne payent pas leurs impôts. C’est à la fois inadmissible et intolérable”, a-t-il martelé.