“Nous ambitionnons de tripler, d’ici 2020, la contribution du marché financier dans le financement de l’économie du pays, laquelle se situe, actuellement, au niveau de 9%, et aussi porter le nombre de sociétés cotées en bourse de 80 à 200 “, a fait savoir le directeur général de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, Bilel Sahnoun, lors d’une conférence organisée, mercredi, sur le thème ” La culture boursière et son impact sur le développement du marché financier “.
“Cet objectif serait réalisable à condition de concevoir une législation adéquate, ainsi que d’attirer de nouvelles sociétés et de grandes entreprises représentant les différents secteurs d’activités”, a indiqué le responsable, rappelant que “tous les secteurs qui contribuent à la formation du PIB doivent figurer dans l’indice boursier”, étant donné que “la Bourse n’est autre que le miroir de l’économie”.
Dans ce cadre, il a pointé du doigt l’absence de plusieurs secteurs de la cote de la bourse, notamment l’énergie, le transport, les télécommunications, le tourisme, l’agriculture…
Partant, il a fait savoir que la Bourse de Tunis entend lancer, ces jours, un kit pour faciliter l’accès des PME au marché financier, et ce, en collaboration avec des bailleurs des fonds étrangers.
De son côté, l’ancien ministre des Finances, Jalloul Ayed, a critiqué l’absence des institutionnels parmi les investisseurs à la Bourse de Tunis, précisant que ceux-ci sont formés essentiellement de particuliers.
Ainsi, il a considéré indispensable d’inculquer une culture boursière aux institutionnels et de lancer des mesures incitatives au profit des différentes franges de la société pour investir à la bourse.
L’ancien ministre a évoqué également l’impératif de renforcer l’épargne nationale et de l’orienter vers le marché financier. Il a rappelé ainsi, que le niveau de l’épargne actuel est de 11% du PIB, contre 22% du PIB en 2010, pointant du doigt le volume financier qu’absorbe le marché parallèle et la tendance à investir surtout dans le secteur immobilier.
Pour sa part, le président du directoire d’Amen Bank, Ahmed El Karam, a évoqué la complémentarité entre les banques et la bourse, dans le financement de l’économie. Ainsi, la bourse permet aux PME d’accéder à l’auto-financement et aussi d’augmenter leurs capitaux, ce qui réduit le taux d’endettement chez les banques.
“Toutefois, il faut noter que cette complémentarité doit être basée sur 4 piliers fondamentaux, à savoir la bonne gouvernance, la transparence, la crédibilité et l’efficacité”, a-t-il ajouté.
Cette conférence a été organisée par l’Université de Montplaisir- Tunis, à l’occasion de l’inauguration de la salle de marché destinée à ses étudiants notamment du Master Ingénierie financière, actuariat et finance, dans l’objectif de leurs permettre d’allier la pratique à la théorie et d’exercer les métiers de la bourse sur place.