Créée en 2014 par l’ingénieur algérien Noureddine Houawan, et gérée par le Tunisien Abdessalem Ben Ammar, la Société tuniso-algérienne de béton blindé (STABB) a mis en place une technique qui va révolutionner le domaine de la construction, en l’occurrence le “béton blindé“ à plusieurs regards.
Aux dires de son gérant, M. Ben Ammar, il s’agit d’une technique antisismique. Les tests effectués le prouvent amplement. Elle est également économique en termes de matériaux, de timing, d’investissement et de consommation d’énergie. Et ce ne sont pas les seuls avantages de cette technique : avec elle, on peut construire une maison en un mois, où il aurait fallu 12 mois avec les méthodes et techniques anciennes.
Mais seulement voilà : la STABB a du mal à obtenir toutes les certifications requises, aussi bien en Tunisie que dans les autres pays du Maghreb. Pourtant, elle commence à être sollicitée à l’étranger, comme en Inde, en Arabie saoudite et même en Europe. Autrement dit, les promoteurs de STABB rencontrent toute sorte de blocages au niveau de la validation des procédures…
Ceci étant, Abdessalem Ben Ammar ne baisse pas les bras, déjà avec la création de STABB Immobilière. Rencontré au Forum “entreprendre en innovant dans le bâtiment“ à l’occasion de la 14ème édition du MEDIBAT, en compagnie de son directeur markéting, Mohamed Ben Abdallah, il nous fait part de sa détermination de foncer vers les pays étrangers, notamment Afrique.
Pour y parvenir, ils ont décidé de se faire représenter, surtout en Afrique, par des bureaux d’études locaux. Mais aussi en Tunisie, en rachetant des terrains pour y bâtir et de céder jusqu’à 20-25% des immeubles construits aux anciens propriétaires. Un marketing de haute voltige.
Au jour d’aujourd’hui, même si l’entreprise a franchi plusieurs étapes de tests de résistance, et bien qu’elle soit reconnue par l’INNORPI (Brevet d’invention N° 24208), de l’Institut algérien de la propriété industrielle (N° d’enregistrement 4243), elle a du mal à se faire entendre sur le marché de la construction en Tunisie et en Algérie. A cause, entre autres, des lobbies.
Donc, on pose la question de savoir quand est-ce que certains de nos ministères (Industrie, Emploi, Technologies…) vont pouvoir donner un coup de pouce aux jeunes pousses?
A noter enfin que Noureddine Haouam est chercheur depuis 1987, il détient à ce jour une dizaine de brevets d’invention. Le dernier en date étant : le BETON BLINDE. Les premières réflexions sur ce sujet ont débuté suite au séisme de Boumerdes.
L’Algérie est traversée par de nombreuses failles sismique et plus particulièrement sa capitale qui est directement concernée par la mise en place de moyens préventifs et efficaces afin d’assurer la sécurité des citoyens.
A souligner également que le procédé du Béton blindé s’articule autour du nœud de raccordement maillons faibles des bâtisses en cas de tremblement de terre. Ce procédé mixte se compose, d’une part, de béton coulé dans des tubes métalliques (poteaux) afin d’augmenter la résistance à l’onde S et empêcher l’éclatement du béton.
D’autre part, pour contrecarrer l’onde P, le nœud est renforcé par deux plaques métalliques solidarisées par des boulons de pression pour protéger le raccordement principal et offrir l’avantage d’être remplacé suite à un séisme si nécessaire.
La conception révolutionnaire de ce mode de raccordement antisismique permet une industrialisation de la construction et par voie de conséquence une économie incontestable en termes de délais de réalisation et de coûts.