Autant l’altercation qui s’est produite jeudi 9 mars entre un mécanicien avion et un pilote a été désastreuse et pour les passagers Tunisair disséminés aux quatre coins du monde et pour l’image de la compagnie battant pavillon national, autant la prise en charge des passagers par le chef d’escale à Bruxelles Amen Amri ainsi que de son équipe ont été un baume au cœur pour les passagers frustrés par l’attente et révoltés par la désinvolture des responsables.
M.Amri a géré le stress des passagers avec beaucoup de patience, de présence et de franchise. L’équipage du vol Tunis/Bruxelles/Tunis a dû également subir les foudres des passagers. Le vol aller-retour n’a pas été de tout repos pour eux.
Ainsi, au départ de Tunis, hôtesses et stewards ont été obligés de supporter les humeurs des passagers en colère, exaspérés et hargneux. Une des hôtesse a dû subir sans piper mot les insultes d’un passager qui l’a traitée de “Bent hram”. Un autre a enlevé son dentier et l’a mis dans le plateau repas enveloppé dans du plastic pour le réclamer ensuite. Conséquence : l’équipage PNC a dû jouer aux enquêteurs pour retrouver le fameux dentier !!!
Au départ de Bruxelles, même état d’esprit avec un plus : des passagers ivres morts qu’il fallait gérer en douceur pour éviter toute réaction violente.
Pour les passagers en transit dont 12 Libyens, il a fallu également qu’Amen Amri prenne contact avec ses vis à vis à Tunis pour les rassurer sur leur prise en charge à l’arrivée.
Les questions qui se posent : pourquoi passagers et PNC doivent en prendre plein la gueule parce que les décideurs à commencer par le ministre du Transport n’ont pas eu le courage d’affronter le problème à la source et d’imposer aux uns et aux autres le respect de leurs rangs?
Pourquoi le corps des commandants de bord et pilotes n’ont pas réagi de manière constructive en prenant acte du dépassement du mécanicien avion et en sommant les autorités d’assumer leurs responsabilités quitte à menacer d’une suspension des vols une ou deux journées après l’incident pour ne pas sacrifier et les passagers et la compagnie à des querelles intestines absurdes?
Pourquoi le directeur technique qui a commis cette erreur monumentale en tolérant que l’on confectionne les mêmes uniformes pour les commandants de bord et pilotes et pour les techniciens et mécaniciens avions, n’a pas été sanctionné?
Pourquoi ces mécaniciens tiennent-ils tant à porter ces uniformes faisant fin des règles élémentaires de différentiation entre corps de métiers?
Les protagonistes de la “bataille” de l’avion n’auraient-ils pas dû avoir le souci de préserver l’image chancelante d’une compagnie à la dérive?
Et enfin les différents syndicats qui ont cultivé le corporatisme dans toutes les branches d’activités économiques en Tunisie et dans tous les domaines et qui se prétendent patriotes sont-ils conscients du mal qu’ils font à notre pays et des pertes qu’ils causent à l’économie nationale?
Le pouvoir aveugle, le pouvoir corrompt, le pouvoir détruit lorsqu’il est exercé sans discernement !
A quand de véritables responsables patriotes et réellement soucieux de l’intérêt national?
A.B.A